Pour les chrétiens, le cœur de la vieille ville de Jérusalem est la basilique du Saint-Sépulcre, que les habitants appellent "l'église de la résurrection". À l'intérieur se trouvent le Calvaire, lieu de la crucifixion et de la mort de Jésus, et le tombeau du Christ, d'où le Fils de Dieu est ressuscité le troisième jour. Les deux Lieux Saints sont liés et inséparables, comme l'est le Mystère Pascal de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ, qui s'y est accompli et s'y accomplit encore. Depuis huit cents ans, les frères franciscains de l'ordre des frères mineurs sont les gardiens du Saint-Sépulcre, au nom de l'Église catholique, et ils partagent la propriété de la basilique avec l'Église orthodoxe grecque et l'Église apostolique arménienne.
De la carrière au Jardin
Le Calvaire, comme en témoignent les Evangiles, devait être en dehors de la ville et dans un lieu de sépulture. Mais comment se présentait cette zone au moment de la crucifixion et la résurrection du Christ? Les fouilles archéologiques de la seconde moitié du XXe siècle ont démontré l'existence d'une vaste carrière d’extraction de malaky, située juste à l'extérieur des murs, qui fut utilisée du VIIIe au Ier siècle avant J.-C servant à construire des bâtiments de ville.
Une fois la carrière abandonnée, le lieu fut transformé en un jardin cultivable et dans les paroies de la carrière, le long de la colline, fut construite une série de tombes familiales.
Le Golgotha, le « mont » sur lequel ont été dressées les croix, devait apparaitre comme le point le plus haut de la roche, séparé de la colline : un endroit ainsi particulièrement approprié pour une exécution démonstrative de peine de mort.
Ensuite Hérode Agrippa, en 41-42, a étendu les murs de Jérusalem au nord-ouest, le Golgotha est ainsi passé à l’interieur des murs. De l’endroit isolé qu’il était dans le passé, il est devenu avec le temps partie intégrante de la zone urbaine et le centre de la ville.
Ælia Capitolina
L’importante conséquence des révoltes juives contre la domination romaine fut la destruction de Jérusalem et la construction d'une nouvelle ville, la colonie romaine d'Aelia Capitolina, dédiée à l'empereur Hadrien qui en a décidé la construction. Jérusalem a ainsi été transformée en une ville sous influence gréco-romaine, avec un cardo et des temples dédiés aux divinités romaines en vu d’effacer tous les souvenirs juifs. Dans ce nouveau plan urbanistique, le jardin du Golgotha se trouvait être au centre de la ville. C’est sur cette zone même qu’un temple païen a été construit et a ainsi scellé les vestiges les plus anciens du Golgotha, comme le rapporte les témoignages d'Eusèbe, évêque de Césarée au IVe siècle et de saint Jérôme, qui a vécu à Bethléem de 386 jusqu'à sa mort.
L’époque de Constantin
Dans les années 324-325, à la demande de Constantin, l'évêque de Jérusalem Macaire a commencé à détruire les bâtiments païens construits sur le Golgotha, pour chercher le tombeau vide du Christ. L’historien Eusèbe raconte que c’est avec surprise et contre toute attente qu’il a découvert la “grotte la plus sainte de toutes”, celle qui a été témoin de la résurrection du Sauveur. Après la découverte de la tombe et le sommet rocheux du Golgotha, les architectes de Constantinople ont conçu tout un complexe avec d’impressionnants bâtiments destinés à l'usage de la liturgie. L’œuvre de Constantin, officiellement inaugurée le 13 septembre 335, a nécessité une importante modification de la zone géologique pour réaliser cet ensemble de bâtiments culminant à l’Anastasis avec au centre la tombe du Christ. Le long de la colonnade du Cardo de la ville, s’érige un petit escalier. Il conduisait dans un atrium où par trois portes, on accédait à la Basilique du Martyrion. La basilique devait être magnifique avec ses cinq nefs séparées par des colonnes et des piliers qui soutenaient un plafond à caissons dorés. Au fond de la basilique, par deux portes situées à côté de l'abside, on pouvait rejoindre la cour ouverte, entourée sur trois côtés par des arcades. Dans l’angle sud-est s’élevait, dans son apparence naturelle, le rocher du Golgotha. Du triptique se démarquait, imposante, la façade du grandiose mausolée de l'Anastasis: le bâtiment a été conçu comme une grande dépression circulaire avec, au centre, l’Edicule de la Tombe. Il est entouré par des colonnes et des piliers qui formaient un déambulatoire surmonté d’une galerie supérieure. Une grande coupole avec un oculus ouvert s’élevait au dessus de l'Anastasis et rendait la basilique visible de toute la ville. Enfin, à l'extérieur, le long du coté nord de l'Anastasis, on trouvait un espace pour les pièces destinées à l'évêque et au clergé de l'Eglise Mère de Jérusalem.
L'invasion perse et la conquête arabe
La prise de Jérusalem par les Perses en 614 fut accompagnée par trois jours de pillage et de destruction. Même le patriarche Zacharie fut fait prisonnier et la relique de la Vraie Croix volée, pour être rapportée à Jérusalem par l’empereur byzantin Héraclius en 630. Le complexe du Saint-Sépulcre à Jérusalem, dans lequel les chrétiens se réfugièrent pendant le siège, a été mis à feu et beaucoup de fidèles y moururent. L'abbé de Saint-Théodore, Modeste, s'est engagé à chercher des fonds pour la reconstruction des églises de Jérusalem détruites par les hordes perses. Il a déclaré que tout serait restauré au cours de l’année 625 et c’est ainsi qu’on en a conclu que furent réparés les dommages subis par le Saint Sépulcre. En 638, le patriarche de Jérusalem Sophrone rendit pacifiquement la ville aux mains du calife Omar ; les défaites byzantines contre les musulmans de la péninsule arabique ont changé le cours de la Palestine pour les quatre siècles suivants. On doit à la visite du calife au Saint Sépulcre et à sa prière en dehors de la basilique du Martyrion, à coté du portique oriental, la perte du droit d'accès de l'entrée principale du sanctuaire, et le Saint Sépulcre est devenu, également, un lieu de prière individuelle pour les musulmans. Les pèlerins vers la Cité Sainte continueront de venir sans s’interrompre. Les comptes-rendus des voyageurs offrent une description du Saint-Sépulcre et des changements de cette période comme le déplacement de l’entrée sur le côté sud, la construction d'une église sur le site du Calvaire et de l’Eglise de Santa Maria, ou encore la vénération de nouvelles reliques telles que la coupe de la dernière Cène, l'éponge et la lance, exposés à la dévotion religieuse.
La destruction d'Al-Hakim
En 1009 après JC, le fanatique calife fâtimide d'Egypte, al-Hakim bi-Amr Allah, a donné l'ordre explicite de détruire les églises de Palestine, d'Egypte et de Syrie, et surtout le Saint Sépulcre, comme le précise l’historien Yahia Ibn Sa'id.
Ce fut une destruction radicale du sanctuaire, qui a conduit à la démolition de l'église du Calvaire, de ce qui restait du Martyrion et à éliminer complètement l’Edicule du Saint Sépulcre. Tous les objets et l'ameublement ont été détruits ou volés. La fureur dévastatrice s’est arrêtée seulement face à la robustesse des structures constantiniennes de l’Anastasis qui ont été retrouvées en partie à cause de l’amoncellement des ruines de la destruction.
La reconstruction a pu commencer quelques années après, mais la complexité du projet constantinien a été perdue à jamais et la Rotonde de l'Anastasis est devenue le centre de l'église et l'unique basilique du complexe nommée ainsi par les sources historiques successives.
La restauration, qui a été prise en charge par la couronne impériale de Byzance, a été achevée en 1048, sous le règne de l'empereur Constantin Monomaque.
La transformation croisée
La difficulté croissante pour accéder aux Lieux Saints du christianisme a poussé les empereurs byzantins à demander l'aide de l'Occident, qui a répondu par l'envoi des campagnes croisées.
Le 15 juillet 1099 les croisés ont conquis la Ville Sainte, ont massacré les juifs et les musulmans et ont fait de la ville le cœur de leur royaume pour près d'un siècle, jusqu'au 2 octobre 1187. Quelques jours après la prise de la ville, le comte Godefroy de Bouillon reçu le titre de «Advocatus» ou de protecteur laïc du Saint Sépulcre, avec la tâche implicite de défendre les lieux saints, au nom du pape et du clergé latin.
Les Croisés ont commencé leur travail de rangements de chacune des parties du Sanctuaire au cœur de la chrétienté, qui avait été récemment restauré. Pour adapter le sanctuaire à la liturgie latine ils ont construit, dans l'espace du triportique constantinien, un Chorus Dominorum joint à l'Anastasis, dans lequel célébrèrent les religieux latins. L'autre réalisation croisée majeure a été la construction de l'église Sainte-Hélène sur le lieu où la tradition hiérosolomitaine situait le recouvrement de la sainte Croix par la Mère de Constantin.
L'intention croisée était de créer une unique basilique qui regroupait toutes les mémoires qui se célébraient, avec une forme adaptée et pouvant accueillir des milliers de pèlerins. La diversité des styles romans européens représentés par les premiers changements dans l'église par volonté du roi Baudouin Ier (1100-1118) trouve une plus grande cohésion au fil du temps principalement grâce à des artistes qui ont travaillé pour le roi Baudouin III (1140-1150).
La basilique du Saint Sépulcre, comme elle se présente aujourd'hui, évoque ce style roman croisé qui rassemble en une unique structure les souvenirs sacrés liés à la mort et à la résurrection du Christ.
Une période difficile
Les victoires de Saladin et de son armée sur les armées croisées qui se sont succédées pendant l'été 1187, ont permis au souverain ayyoubide d'entrer triomphant à Jérusalem le 2 octobre de cette même année. La reconquête de Jérusalem en 1229 par Frédéric II n'a duré seulement qu'une dizaine d'années au cours desquelles on pouvait de nouveau officier à l'intérieur du Saint Sépulcre. L'accès au sanctuaire devint de plus en plus difficile, surtout pour les pèlerins qui par leur pèlerinage se trouvait contraint à payer d'importantes sommes à la caisse du Sultan et qui souvent même voyait leur vie menacée.
En 1244, les Cosasmes, population d'origine iranienne qui venaient de l'actuelle Ouzbékistan, ont saccagé Jérusalem qui avait été livrée à Frédéric II par le sultan ayyoubide al-Malik al-Kamil par un accord du nom de Sixième Croisade. L'assaut et le pillage de Jérusalem ont provoqué la mort et l'expulsion des chrétiens et la basilique fut de nouveau endommagée et les tombeaux des rois détruits. Face aux protestations que la nouvelle de cette profanation avait produite au monde chrétien, le Sultan Ayub en 1246 se hâta de s'excuser auprès de Pape Innocent IV, arguant que la dévastation avait eu lieu à son insu par l'œuvre d'irresponsables, mais que maintenant, les dommages étant réparés, il avait confié les clés à deux familles musulmanes pour qu'elles ouvrent la basilique à l'arrivée des chrétiens. Ces gardiens des clés du Saint Sépulcre ouvraient l'église seulement certains jour et pas avant d'avoir reçu une compensation adéquate.
De 1291 à 1517 la ville est aux mains des Mamelouks. En vertu de leur droits de conquêtes, les musulmans se considéraient comme propriétaires légaux du Saint Sépulcre et la présence des communautés chrétiennes était vue comme une concession et un privilège révocable selon l'intérêt politique dominant et les impôts payés. L'intérieur du Saint Sépulcre fut assigné à chaque communauté. Les autels ou les chapelles avec les habitations mitoyennes à l'intérieur furent séparés ainsi que chaque espace possible dans les galeries, les couloirs, ou entre les mêmes colonnes.
Au XIVe siècle, les pèlerins furent nombreux, surtout venus de l'est; Nestoriens de la Mésopotamie, Monophysites d'Égypte, de l'Arménie, de l'Ethiopie et de la Syrie, Grecs de l'Empire byzantin et de la Géorgie. Arrivés à Jérusalem, ils étaient accueillis par leurs compagnons moines et prêtres, qui étaient installés dans des maisons humbles dans la cour ou dans le voisinage de la basilique. Seuls les Géorgiens, suite à un accord de leur reine Tamara avec les Sultans égyptiens, étaient exemptés de taxes et étaient autorisés à vivre à l'intérieur, recevant des offrandes et de la nourriture par les trous de la porte du sanctuaire. Tous les autres pèlerins devaient payer une grosse somme, s'élevant à environ 80 francs or.
Les pèlerins affluaient aussi de l'Ouest, et les dominicains Burcardo du Mont Sion en 1283 et Ricoldo du Mont de la Croix en 1294 ont raconté avoir été bien accueillis par les religieux orientaux et avoir visité librement «tous les lieux pieux et avoir célébré et prêché aux pèlerins compatriotes ».
Les Franciscains au Saint-Sépulcre
En 1342, par approbation du pape Clément VI, l'honneur de la garde des Lieux Saints fut attribué aux Franciscains, présents en Terre Sainte depuis 1335. Depuis lors, les moines franciscains occupèrent la chapelle de l'Apparition de Jésus ressuscité à sa mère.
Frère Nicolas de Poggibonsi, qui se trouvait dans ces années-là à Jérusalem, visitant la Basilique du Saint-Sépulcre a écrit: « A l'autel de Sainte-Marie-Madeleine officient les Latins, c'est-à-dire les Frères Mineurs, c'est-à-dire nous, les chrétiens latins; à Jérusalem et dans tout l'outremer, c'est-à-dire en Syrie et en Israël et en Arabie et en Égypte, il n'y a pas d'autres religieux, ni prêtres, ni moines, autres que les Frères Mineurs, et ceux-ci s'appellent les chrétiens latins. ». Le Russe archimandrite Gretenio rapporte qu'à l'intérieur de la basilique, fermée toute l'année sauf pour les fêtes de Pâques et de pèlerinages, vivent en permanence un prêtre grec, un géorgien, un franc - qui est un frère mineur - un arménien, un jacobite et un abyssinie.
Ce fut une période de calme relatif: les différentes communautés chrétiennes présentes au Saint-Sépulcre ont pu célébrer ensemble les rites de la Semaine Sainte, y compris la procession des Rameaux.
Sous la domination turque
Durant cette période, le centre du pouvoir du monde islamique s'est déplacé de la dynastie des Mamelouks d'Égypte aux Turcs ottomans. La flotte turque a ravagé toute la Méditerranée. Ils ont conquis l'île de Rhodes et occupé le Moyen-Orient. Pendant ce temps, Constantinople devint le siège du pouvoir turc. Les Grecs, profitant de l'avantage d'être des sujets ottomans, ont essayé d'expulser les Franciscains de leur position privilégiée et de devenir ainsi les maîtres du Saint Sépulcre. Lors de la prise de Constantinople en 1453, Mahommed II avait alors déclaré que le Patriarche grec de Constantinople était le chef civil et religieux de tous les chrétiens d'Orient vivants dans son empire. Le Patriarche Théophane, avec l'aide de l'archidiacre Grégoire, a obtenu en 1633 un décret pré-daté d'avant l'époque d'Omar (638) qui lui conférait la propriété de la Grotte de la Nativité, du Calvaire et la Pierre de l'Onction du Saint-Sépulcre.
Grégoire a reconnu qu'il avait falsifié le document, et le pape Urbain VII réussit à faire retirer le document en 1636. L'argent et les intrigues de palais transformèrent l'église du Saint Sépulcre en un précieux trophée que le sultan attribuerait au plus offrant. Entre 1630 et 1637, sous Murad IV (1623-1640), les différentes parties de la basilique changèrent de "propriétaire" jusqu'à six fois. Nul doute que les Franciscains n'auraient pas pu soutenir longtemps cette lutte sans l'intervention énergique de la France, qui s'était faite alors protectrice officielle des Lieux Saints et de leurs gardiens. Pendant l'emprisonnement des Franciscains (1537-1540), les Coptes ont obtenu par le gouvernement turc l'emplacement derrière l'autel et y ont érigé une petite chapelle. Le tremblement de terre de 1545 a fait tomber une partie du clocher qui soutenait la chapelle du baptistère.
En 1555, le Père Boniface de Raguse, Custode de Terre Sainte, a été autorisé à procéder à des restaurations de la basilique et à construire un nouvel Edicule. Il s'agissait d'une restauration de grande importance et le franciscain a laissé à ce sujet une description détaillée des travaux accomplis. Il s'etait passé quelques siècles depuis 1009, depuis que le tombeau avait été démoli par les soldats de Hakim. La roche nue du tombeau apparu de nouveau à la vénération des fidèles. En 1644, les Géorgiens, ne pouvant plus payer leurs droits et supporter les fréquentes extorsions des autorités turques, quittèrent définitivement la basilique du Saint Sépulcre. En 1668, s'en vont également les Abyssinies. Les Franciscains ont pu faire face aux très importantes dépenses et acquérir beaucoup de locaux abandonnés par les autres communautés. La question de la propriété du site est devenue encore plus sensible lorsque le patriarche Dosithée (1669-1707) s'est procuré en 1676 un autre décret lui donnant la possession exclusive du Saint Sépulcre.
La Turquie, face aux protestations de la France, également soutenue par l'Autriche, l'Espagne, la Pologne et Venise, mis en place une commission pour étudier les documents présentés par les deux parties en conflit. La Commission déclara les décrets des Latins authentiques et ceux des Grecs faux. Elle a ensuite ordonné que les Latins soient réintégrés dans leurs droits tels qu'ils étaient avant 1630. La sentence a été officiellement publiée à Jérusalem le 25 juin 1690 en présence des autorités et des partis en lice. Le 29 juin, le Père Custode repris possession du Saint Sépulcre et des autres lieux usurpés. Vers la fin du XVIIe siècle, la coupole conique de l'Anastasis, œuvre de Constantin Monomaque, était en train de tomber en ruine. En 1691, les frères demandèrent les autorisations nécessaires pour pouvoir la réparer mais ils obtinrent un refus du clergé Grec. Après de longues et difficiles négociations, en 1719, ils purent commencer les travaux sur la coupole, le tympan et d'autres zones de la basique et du monastère. Les travaux furent accélérés par l'emploi de 500 travailleurs.
Le dôme et le tympan ont été reconstruits avec des fenêtres aveugles, mais sans remettre les mosaïques coûtant alors trop chers. Le marbre vert foncé de la Pierre de l'Onction, qui appartenait aux Latins pendant près de deux siècles, a été remplacé par un marbre blanc portant les armes des franciscains. Ils ont également reconstruit l'escalier de la chapelle du Recouvrement de la Sainte Croix. Les Arméniens refirent l'escalier de la chapelle de Sainte Hélène et les Grecs démolirent deux étages dangereux du clocher. L'Edicule du Saint-Sépulcre, construit en 1555, a été restauré en 1728. Le dimanche des Rameaux de 1757, les Grecs entrèrent dans le Saint Sépulcre et violemment expulsèrent les Franciscains. Ils les accusèrent de toutes sortes d'intrigues.
La Porte Ottomane émit un décret qui attribuait aux Grecs la propriété de la basilique de Bethléem, le Tombeau de la Vierge Marie et, en commun avec les Latins, des parties du Saint-Sépulcre. Malgré les appels du pape Clément XIII, le sultan resta ferme. En 1808, la basilique du Saint Sépulcre subit un incendie catastrophique causant au Lieu sacré des dommages considérables. A cause des guerres napoléoniennes en Europe, les Franciscains ne réussirent pas à recueillir suffisamment de fonds pour obtenir des Turcs la permission nécessaire à la restauration. La Russie, devenue patronne de l'orthodoxie, obtient la permission d'effectuer la restauration, au nom de l'Église Orthodoxe. Le général Aupick, ambassadeur français, au nom des nations catholiques, a exigé le rétablissement des droits dont jouissaient les Franciscains avant 1757.
Le gouvernement ottoman était alors prêt à accepter quand le tsar de Russie Nicolas est intervenu et a ordonné au sultan de ne pas introduire de changements menaçant de rupture les relations diplomatiques entre les deux pays. La Turquie a donc été obligée d'émettre un décret dans lequel était précisé le maintien du statu quo établi en 1757, niant de cette manière les droits des Latins.ial en la que perdió Alemania y Turquía su aliada, Palestina pasó a la administración mandataria de Inglaterra.
La esperanza de que la cuestión de los Lugares Santos pudiera resolverse de manera equitativa, ya que los ingleses encontrándose fuera de la cuestión serían jueces más imparciales entre las partes contendientes, no fue correspondida.
El proyecto de la constitución de una Comisión que hubiera podido examinar los derechos de cada una de las Comunidades, fue retirado y las controversias se asignaron a la competencia del Alto Comisario inglés de Palestina, con la obligación de hacer que se respetara el Status Quo. El gobierno inglés en caso de obras urgentes o restauraciones, según el art. 13 del mandato y de una ordenanza de 1929 del Departamento de Antigüedades, podía intervenir directamente. Esto ocurrió en 1934 y en 1939.
Después del gran terremoto de 1927, el arquitecto inglés Harrison dio la alarma sobre la peligrosa estabilidad de la basílica y la apuntaló con andamios de hierro y de madera. Los Franciscanos y Griegos invitaron arquitectos especialistas para que realizaran una ulterior pericia y el resultado fue que los trabajos de apuntalamiento realizados no bastaban para evitar una catástrofe, por lo que era necesario buscar otras soluciones.
Las tres Comunidades, por su parte, se dedicaron a reparar los daños causados por el terremoto: los Griegos reconstruyeron la cúpula de los Catholicon, los Franciscanos repararon la capilla del Calvario y los Armenios, la de Santa Elena.
L'ère du mandat britannique
A la fin de la Première Guerre mondiale, qui a vu la défaite de l'Allemagne et de la Turquie, son allié, la Palestine fut confiée à l'Angleterre en mandat administratif. L'espoir que la question des Lieux Saints serait résolue de manière juste, puisque les Britanniques étaient en dehors de toutes ces questions, et seraient des juges plus impartiaux que les partis en lice, n'a pas été exaucé. Le projet de la création d'une commission qui aurait du examiner les droits de chaque communauté, a été retiré et les différends ont été assignés à la compétence du Haut Commissaire anglais pour la Palestine, avec l'obligation de respecter le statu quo. Le gouvernement britannique, en cas de travaux urgents ou de réparation, conformément à l'article 13 du mandat et à une ordonnance de 1929 du Département des Antiquités, pouvait intervenir directement. C'est ce qui s'est passé en 1934 et 1939. Suite au grand tremblement de terre de 1927, l'architecte anglais Harrison, a donné l'alarme au sujet de la nature statique dangereuse de la basilique et la fit tenir avec un échafaudage de fer et de bois. Les Franciscains et les Grecs ont invité des architectes spécialistes à faire une autre expertise et leur réponse fut que les travaux de soutien effectués n'étaient pas suffisants pour prévenir d'une catastrophe, il était donc nécessaire de chercher d'autres solutions. Les trois communautés, à leur tour, ont donc œuvré à réparer les dégâts du tremblement de terre: les Grecs ont, à leurs propres frais, reconstruit la coupole du Catholicos, les Franciscains ont réparé la chapelle du Calvaire et les Arméniens celle de Ste Hélène.
De 1948 à aujourd'hui
Si, dans une certaine mesure, le siècle dernier représenta pour le Saint Sépulcre une série de difficultés liées à des événements politiques dans le pays, ce fut aussi au cours de ce siècle qu'il y eu les accords majeurs entre les communautés concernées par le statu quo. Pendant la régence du Royaume hachémite de Jordanie, les chrétiens et les musulmans pouvaient librement accéder à la ville sainte et à la basilique, contrairement aux Juifs, la Vieille Ville étant située complètement à l'intérieur des territoires jordaniens. Une visite de prestige fut celle du roi Abdallah de Jordanie le 27 mai 1948. Le mercredi 23 novembre 1949 à 20h, alors qu'avait lieu quelques travaux de restauration sur le toit, un grand incendie endommagea une partie de la toiture de la grande coupole, mais le gouvernement d’Amman a rapidement pris soin des réparations. Un tournant décisif s'est produit en 1959 lorsque les négociations entre les représentants des trois communautés Grecque-Orthodoxe, Latine et Arménienne ont abouti à un accord pour un projet majeur de restauration de la basilique. En 1960, les travaux ont commencé. Ils ont également été l'occasion de vérifier l'état des dépôts archéologiques des tranchées et des échantillons intéressants qui furent utilisés par le père Virgilio Corbo, franciscain et archéologue du Studium Biblicum Franciscanum. Pendant plus de vingt ans le Père Corbo fut impliqué dans la découverte d'éléments importants que ses fouilles sur l'Edifice restituaient dans leur histoire. Un travail qui l'a conduit en 1982 à publier "Le Saint-Sépulcre de Jérusalem" avec une documentation complète des fouilles archéologiques. La première visite papale de toute l'histoire des Lieux Saints s'est faite en janvier 1964 quand le Pape Paul VI a prié devant le tombeau vide. De nombreuses années plus tard, à l'occasion de l'année jubilaire 2000, le Bienheureux Jean-Paul II est venu visiter la basilique deux fois pendant la même journée, et seulement neuf ans plus tard, la communauté chrétienne locale a pu se réjouir de la visite du nouveau Pape Benoît XVI. Après la guerre dite des Six Jours, depuis 1967, la Basilique du Saint Sépulcre est également sous contrôle israélien, et encore aujourd'hui, les gardes israéliens supervisent le bon déroulement de l'ouverture et de la fermeture de la basilique, et l'afflux des pèlerins surtout pendant le Triduum Pascal. Le dialogue permanent entre les trois communautés pour l'attribution des espaces communs de la basilique a finalement conduit à d'importants changements comme celui de la coupole qui domine l'Edicule, révélée aux regards émus des fidèles, pèlerins et religieux le 2 janvier 1997 et celui, plus récent, de la zone essentiellement utilisée comme toilettes. Les négociations entre les représentants des Communautés ne s'arrêtent pas là. Il reste encore les accords pour la restauration du saint Edicule et pour un nouveau sol sur les espaces communs.
Il devait encore mettre en lumière la maison de Pierre à Capharnaüm quand, en 1960, fut confié au « moine chercheur des Lieux Saints" la charge par la Custodie de Terre sainte de suivre les travaux de fouille en cours concernant la restauration des parties catholiques de la Basilique du Saint Sépulcre.
Au bout de trois ans, en 1963, les trois communautés présentes au Sépulcre ont élu le Père Corbo archéologue des travaux effectués dans les zones communes, une tâche qui l’a occupé pendant 17 ans où il suivait matin et soir le chantier. Il a ensuite encore travaillé 2 ans à l’édition de son œuvre monumentale «Le Saint-Sépulcre de Jérusalem. Aspects archéologiques de ses origines à l'époque des Croisés ».
Le Père Virgilio Corbo est arrivé en Terre Sainte à l’âge de seulement dix ans, venant de son Avigliano natal, commune des apennins lucano, et entra comme élève au petit Séminaire de la Custodie de Terre Sainte.
Sous la direction du Père Bellarmin Bagatti, pendant son séjour forcé près d' Emmaüs el-Qubeibeh entre 1940 et 1943, le Père Corbo fit ses premières expériences de fouille archéologique, intensifiées par des sondages archéologiques des zones adjacentes au monastère, d’où les frères pouvaient sortir une fois par semaine.
Les premiers champs de recherches furent les monastères byzantins du désert de Judée sur lesquels il présenta sa thèse à l'Institut pontifical d'études orientales à Rome, intitulée «Les fouilles de Khirbet Siyar el-Ghanam (« Champ des Bergers») et les monastères environnants " , publiée ensuite dans la Collectio Maior Studium Biblicum Franciscanum en 1955.
Par la suite il consacra ses recherches archéologiques sur le Mont des Oliviers dans une zone proche du Sanctuaire de l'Ascension et dans la Grotte des Apôtres, à Gethsémani.
En 1960 il commença son long travail d'expert archéologue du Saint-Sépulcre, activité partagée avec tant d'autres importantes recherches archéologiques qui eurent lieu à la forteresse de l'Hérodion (1962-1967) et au mont Nébo (1963-1970).
A partir de 1968 le Père Corbo avec le Père Stanislao Loffreda travailla sur le site qui l’a rendu le plus célèbre, menant 19 campagnes de fouilles sur les bords du lac de Tibériade, où, à Capharnaüm, a été retrouvée, grâce à l'infatigable travail des pères, la maison de Pierre transformée par les premiers chrétiens en un lieu de culte.
Sa foi franciscaine en l'Évangile et sa passion pour l'archéologie convergeaient avec un physique corpulent et un esprit volcanique qui le conduisait à toujours plus de recherche d’une authenticité qu’il définissait d’ «histoire et moral» vers les lieux de la rédemption.
Dans la préface des trois volumes consacrés au Saint Sépulcre on peut saisir pleinement l'esprit avec lequel les frères archéologues ont abordé le lieu du Golgotha et de la Tombe vide ; « avec la même anxiété des apôtres », c’est ici qu’à commencé le pèlerinage des apôtres et des pieuses femmes à l'aube du jour de la Résurrection. C'est ici qu'aboutit toujours les pèlerinages de l'Église depuis deux mille ans. Et c’est ici que continue notre pèlerinage pour redire le message de l'Ange «ecce locus ubi posuerunt eum… non est hic. Resurrexit!” .
Si aujourd'hui nous pouvons connaître les structures du Saint Sépulcre, et non pas seulement les plans imaginés, c’est grâce à la compétence et à la grande passion du Père Corbo qui a oeuvré avec habilité et avec « intuition du cœur vers Celui de qui ce monument est l'image triomphante », il rend docile les fatigues du travail et les résistances des hommes.
"Le Saint-Sépulcre de Jérusalem : aspects archéologiques de ses origines à l'époque des Croisés"
Les passionnantes recherches archéologiques menées entre 1960 et 1973 dans la basilique du Saint Sépulcre, grâce aux accords donnés par les trois communautés catholique, grec et arménienne pour la restauration de la basilique, ont été suivies étape par étape par l'archéologue franciscain le Père Virgilio Corbo.
Dès le début des travaux, l'archéologue a publié, à un rythme régulier, les rapports préliminaires contenus dans la revue scientifique" Liber Annus "et dans divers articles de vulgarisation apparus dans de nombreuses revues et journaux.
Le travail qui fut donné au monde de la recherche pendant ses 20 années d'activités au Sépulcre et qu'il s’est efforcé de lier aux faits évangéliques des lieux vénérés, a été consacré par le Père Corbo dans trois volumes. L'un sur des écrits, l'autre sur des tables de dessins et de reconstitutions et le troisième sur des photos, et publiés en 1982 avec ce titre: «Le Saint-Sépulcre de Jérusalem. Aspects archéologiques de ses origines à l'époque des Croisés ". Le texte, écrit en italien, a été accompagné d'un sommaire et de sous titres en anglais, réalisés par son collègue et cher ami, le Père Stanislao Loffreda.
Pour la première fois fut ainsi reconstituée la longue histoire du sanctuaire grâce aux informations matérielles et aux documents archéologiques recueillis directement par le Père Corbo lors de ses fouilles effectuées soit en tant qu'observateur qualifié de chaque tranchée creusée dans les parties communes, ou lorsqu’il était le chanceux observateur de zones strictement réservées à la communauté non-latine.
Et l'un des grands mérites de la publication est sans doute d'avoir rassemblé ensemble une grande quantité de données et de documents qui, autrement, seraient restés fragmentés et d'avoir choisi de présenter ces données sous une forme «dépouillée», sans pour autant priver le lecteur de synthèses historiques.
Les résultats des recherches ont été organisés en quatre chapitres:
Les plans de reconstruction de chaque phase avec le positionnement des structures apparus à la lumière, sont à la base de toutes les études qui ces trente dernières années ont analysé le Saint Sépulcre. Ces reconstructions tiennent compte de toutes les nouvelles non seulement archéologiques, mais aussi architectoniques, connues grâce à la remise à jour de murs de pierres de taille , préalablement recouverts de plâtre.
Concernant les parties communes de l'intérieur de la basilique, le Père Corbo eu à sa disposition des données récoltées suite à des travaux de canaux ou de tranchées étroites qui servaient pour l'installation de sous-structures. Il obtient ainsi la permission d'étendre la zone d'excavation. Pour les zones importantes de la partie latine, il eu à sa disposition la totalité du dépôt archéologique qui était conservé dans la zone du patriarcat, de la sacristie latine au chœur des Latins ou chapelle de l'Apparition et en haut de Marie de Magdala, à coté au nord de l’Anastasis, et la chapelle de l'invention de la Croix.
En analysant les structures et les résultats en cours, le Père Corbo a pu discuter avec le Père Charles Coüsnon, l'architecte de la communauté latine en charge du suivi de la restauration de la basilique. Le Père Coüsnon, qui est mort en 1976, publia deux ans auparavant le rapport préliminaire de ses travaux, intitulé «The Church of the Holy Sepulchre in Herusalem » « L'Eglise du Saint Sépulcre à Jérusalem ». La confrontation entre les deux savants, riche et stimulante, a parfois apporté des lectures divergentes sur des événements et des reconstructions de l'édifice. Une des hypothèses de Coüsnon, largement acceptée par les savants successifs, traitait du sujet des colonnes qui composent la rotonde de l'Anastasis: les deux colonnes originales qui ont été préservées de l'époque de Constantin seraient deux moitiés d'une colonne plus haute appartenant au portique du temple romain d'Hadrien.
Concernant Corbo, les études successives n'ont pas été toutes d'accord sur l'attribution à Jupiter Capitolin de ce Temple voulu par l'empereur Hadrien sur le site du Jardin de Golgotha. Corbo, qui préfère le témoignage de saint Jérôme, a rapporté avoir trouvé des traces de la triple cellule du temple dédiée à la triade capitoline. Les études les plus récentes, cependant, poussent à croire, en accord avec Eusèbe de Césarée, que le temple construit sur le tombeau et sur le Golgotha était celui de Vénus-Aphrodite. Un temple sans doute de forme ronde dont se seraient inspirés les architectes de Constantin pour le plan central de l'Anastasis.
Enfin, un des aspects jusqu'ici moins souligné est, dans la publication de Corbo, la présence de dessins réalisés par des ingénieurs qualifiés, des architectes et des dessinateurs impliqués dans le relèvement des structures architectoniques érigés par Corbo et Cousnon eux-mêmes. Terry Ball, dessinateur talentueux anglo-saxon, est, parmi eux, l’un des premiers à comprendre l'importance de restituer l'histoire à travers des schémas de reconstitutions: les siens représentent des détails et d'élégants dessins de la façade du Sépulcre.
V.C. Corbo, Le Saint-Sépulcre de Jérusalem. Aspects archéologiques de ses origines à la période des Croisades, Jérusalem 1981-1982, vol. 1, p. 21.
La tombe de Jésus dans l’église du Saint Sépulcre à Jérusalem a été réouverte le 26 octobre 2016. Celle-ci n’avait été fermée au public que deux fois auparavant, en 1555 et en 1809, et toujours pour des travaux de restauration. L’objectif des travaux étaient de sécuriser l’Edicule, «petit temple» qui abrite en son sein ce qui reste de la structure sépulcrale et du véritable tombeau vide du Christ. Au terme d’un processus complexe d’interventions, lors de la dernière phase des travaux, la tombe a été ouverte avec un bref aperçu de l’intérieur, mais suffisant néanmoins, pour recueillir des données inédites, et approfondir la connaissance du lieu le plus saint du christianisme: celui de la Résurrection du Christ.
L’accord qui permit le lancement des travaux fut signé le 22 mars 2016 par les trois Eglises: grecque, latine et arménienne. La gestion du chantier fut confiée à l’Université Polytechnique d’Athènes, permettant aux trois autorités ecclésiastiques d’évaluer ensemble l’état d’avancement des interventions et de décider, collégialement, de la marche à suivre. Les travaux, qui ont duré dix mois, ont été réalisés par une équipe du professeur Antonia Moropoulou de l’Université Technique Nationale d’Athènes. Celle-ci dirigea tant les études préliminaires que la restauration effective de l’Edicule.
A la suite de cet accord, l’Edicule a totalement été démantelé et remonté, afin de renforcer sa structure. Les dalles de marbre qui le recouvraient ont été nettoyées, restaurées, puis réassemblées en les fixant avec des vis en titane. L’ensemble de ces réparations ont été effectuées, en ayant recours à des matériaux compatibles avec les anciens. Pendant toute cette période de travaux, l’accès à la Basilique était garanti aux pèlerins, car les ouvriers affectés à l’Edicule, travaillaient surtout durant la nuit. Le laboratoire de restauration, installé quant à lui dans la galerie supérieure des latins, travaillait à l’inverse, pendant la journée.
Les travaux au Sépulcre ont impliqué environ soixante-dix personnes. Outre quelques ouvriers locaux, il s’agissait principalement de tailleurs de pierre et de marbriers de l’Acropole d’Athènes, d’ouvriers spécialisés en maçonnerie et en restauration venus de Grèce, ainsi que certains conservateurs, dont deux du ministère de la Culture.
Il ne faut pas oublier le groupe de travail de l’Université d’Athènes, composé de 27 membres, dont des architectes et des experts d’autres disciplines. Chacune des Eglises - latine, grecque et arménienne – a chargé ses experts d’évaluer et de vérifier l’ensemble du processus.
Après le moment historique de la réouverture de la tombe du Christ, un autre jour important a été celui de l’inauguration de l’Edicule restauré, qui s’est déroulée le 22 mars 2017 avec une célébration œcuménique.
Le 27 mai 2019, les dirigeants en charge du statu quo ont annoncé la signature d’un nouvel accord, pour la restauration et la réhabilitation des fondations de la Sainte Tombe et du sol de l’Eglise du Saint Sépulcre. Deux institutions universitaires et scientifiques italiennes de haut niveau, réaliseront les études et effectueront les travaux, sous la supervision d’un comité mixte des trois Communautés.
A travers les rues étroites du souk de la vieille ville, remplies de vendeurs, de souvenirs religieux et de pèlerins curieux, le visiteur se retrouve de manière presque inattendue devant l'entrée de la basilique du Saint Sépulcre.
En face d'une petite place pavée entourée de trois bâtiments apparaît la façade de l'église des Croisés, avec ses portes, dont seule celle de gauche reste ouverte, surmontée d'autant de fenêtres encadrées par des arcs légèrement pointus et par des frises élaborées et ornées de motifs végétaux. Les deux portes de l'époque croisée étaient enrichies par des lunettes décorées: sur celle de droite une mosaïque représentait la Vierge Marie. Celle de gauche a conservé encore les empreintes d'opus sectile composé de marbre précieux sculpté.
Les croisés, après avoir terminé la façade, y ont ajouté le clocher, dans l'angle gauche de la place. Il est aujourd'hui privé de ses étages supérieurs qui se sont effondrés en 1545.
Sur la droite, un escalier ouvert conduit à un portique surmonté d'une coupole cylindrique. Il s’agit de l'accès d'origine extérieur au Calvaire, ensuite transformé en petite chapelle des Francs, détenue par les latins et dédiée à Notre-Dame des Douleurs.
En arrivant sur le parvis, le long des gradins qui mènent au dallage, on peut encore voir les bases des colonnes qui soutenaient le portique croisé. Ces colonnes ont été enlevées puis envoyées comme cadeau à la Mecque en 1244 à l'initiative de Corasme.
Le long des cotés est et ouest du parvis, on peut voir les entrées des chapelles greco-orthodoxe, arménienne et éthiopienne, ainsi que le monastère grec qui s'étend sur le côte oriental.
L’accès au Sanctuaire, unique avec une porte principale reconnaissable par ses deux battants en bois, a été confié à deux familles musulmanes, Judeh et Nuseibeh, du temps de Saladin. Ces familles effectuent chaque matin et chaque soir le même rituel de l'ouverture et de la fermeture de l'extérieur de la Basilique, un geste transmis de père en fils.
En franchissant le seuil de cette porte, sur le côté gauche, on peut encore voir un banc ; le divan utilisé par les «portiers musulmans ». Banc sur lequel s'assoient aujourd'hui les pèlerins et les religieux de la Basilique.
Le clocher
Après avoir terminé la façade, les Croisés ont érigé sur sa gauche, en 1172, le clocher de la basilique, en altérant un peu la façade mais en donnant un élan vertical à l’ensemble qu’il n’est malheureusement plus saisissable aujourd'hui.
En réalité, la beauté de la tour, avec ses murs simples mais robustes, et ses 29 mètres de haut, résidait surtout dans ses étages supérieurs où s’abritaient les cloches sous la coupole multiforme à diamant, effondrée en 1545 et jamais remplacée. Le clocher portait la signature de son constructeur: «lordanis me fecit» ; Lordanis m'a construit.
Lors de l'arrivée de Saladin en 1187, les 18 cloches qui sonnaient les heures et rappelaient les célébrations ont été fondues, et c’est seulement au XIXe siècle qu’elles ont été remplacées
Chapelle des Francs
L’escalier adossé à la façade conduit à la chapelle de Notre-Dame des Sept Douleurs – dite des Francs – qui jouxte le Calvaire. Au Moyen-Âge, elle permettait aux pèlerins d’accomplir leurs voeux et d’obtenir les indulgences même si la basilique était fermée ou s’ils n’avaient pas de quoi payer la taxe d’entrée. En-dessous se situe un oratoire dédié à sainte Marie l’égyptienne.
La basilique du Saint Sépulcre offre au pèlerin, une fois le seuil franchi, un lieu chargé de la mémoire des évènements qui s’y sont déroulés : ici Jésus a été crucifié et a vaincu le combat contre la mort.
En entrant dans la basilique, sur la droite, on commémore les évènements liés à la passion, à la mort et à l'onction de Jésus.
En montant les quelques raides marches à droite de l'entrée, on monte à la «montagne» du Golgotha. Le rocher sur lequel la croix a été hissée et qui devait se trouver à l'extérieur de la ville au moment de l'Hégire, s'élève encore aujourd'hui à près de 5 mètres de haut et est visible de plusieurs endroits à travers les vitres. L'étage supérieur construit par les Croisés est divisé en deux nefs: A droite la chapelle de la Crucifixion appartenant aux Latins et dans laquelle se situent les Xe et XIe stations du Chemin de Croix. Dans cette chapelle on commémore le passage où Jésus est dépouillé de ses vêtements avant d’être crucifié comme cela est montré dans la mosaïque du fond; à gauche la chapelle du Calvaire, qui appartient aux grecs orthodoxes. Dans cette chapelle, les fidèles peuvent s'agenouiller sous l'autel pour toucher, à travers un disque d'argent, le point de la roche sur laquelle a été dressée la croix du martyre de Jésus. Ici se tient la XIIe station du Chemin de Croix où Jésus, mourant, remet son esprit au Père. La XIIIe station se fait devant la représentation de la Mater Dolorosa.
En dessous du Calvaire une chapelle est dédiée à Adam, l'ancêtre de l'humanité. C'est ici que les croisés ont déposé les corps de Godefroy de Bouillon, et Baudouin, premier roi de Jérusalem. Les tombes croisées furent ensuite détruites par les Grecs Orthodoxes pendant la restauration qui suivit l'incendie de 1808.
Les chapelles suivantes qui s’articulent autour de la galerie est rappellent d’anciennes traditions ; en partant de la chapelle d'Adam on trouve ensuite la chapelle de la Colonne des Injures, puis celle du Partage des Vêtements, celle de Saint Longin, puis celle de la Prison du Christ. En entrant dans la petite salle de la Prison, on passe par un portail décoré de chapiteaux croisés représentant une version insolite de Daniel dans la fosse aux lions.
La pierre de l'onction posée devant l'entrée de la basilique, citée pour la première fois par le pèlerin Rocoldo da Monter Croce en 1288, rappelle le rituel de l'onction du corps sans vie de Jésus. Cette pierre est particulièrement vénérée surtout par les pèlerins orthodoxes. La mosaïque moderne placée sur le mur juste derrière permet de suivre, à travers les scènes représentées, le parcours du corps de Jésus, descendu de la croix, parfumé avec des huiles odorantes et déposé dans le tombeau neuf de Joseph d'Arimathie.
Selon les Évangiles, quelques femmes ont suivi à peu de distance ces événements: un peu plus loin de la pierre de l'onction en direction de l'Anastasis, un petit monument commémore ces « trois Marie », devant la mosaïque arménienne de la crucifixion faite dans les années 70.Cappilla del Calvario
"Era alrededor del mediodía. El sol se eclipsó y la oscuridad cubrió toda la tierra hasta las tres de la tarde. El velo del Templo se rasgó por el medio. Jesús, con un grito, exclamó: «Padre, en tus manos encomiendo mi espíritu». Y diciendo esto, expiró." (Lucas 23,44-46)
Subiendo por una empinada escalera se llega hasta el altar del Calvario que surge sobre la roca sobre la que se alzaba la cruz de Jesús. La roca es visible a través de las placas de cristal, a los lados del altar.
Los peregrinos pueden tocar la roca a través de una apertura en el disco de plata, bajo el altar, punto desde el cual, según la tradición, surgía la cruz.
Era aquí donde los peregrinos cumplían el voto, es decir, depositaban sobre el altar la pequeña cruz de madera que se les entregaba en su patria al comienzo del viaje. La capilla pertenece a los griegos ortodoxos y está decorada con lámparas y candelabros según su tradición.
Chapelle de la Crucifixion
"Alors il le leur livra pour être crucifié. Ils prirent donc Jésus. Et il sortit, portant sa croix, et vint au lieu dit du Crâne - ce qui se dit en hébreu Golgotha - où ils le crucifièrent et avec lui deux autres : un de chaque côté et, au milieu, Jésus." (Jn 19,16-18)
Dans la chapelle franciscaine voisine, on fait mémoire de la Crucifixion.
L’autel, en bronze argenté, est un don du Grand-duc de Toscane, Ferdinand de Medicis (1588). La décoration et les mosaïques ont été remaniées au siècle dernier ; mais le médaillon de la voûte, représentant l’Ascension, date du XIIe siècle.
Entre les deux chapelles : l’autel de Notre-Dame des Sept Douleurs. Le buste de la Vierge est un don de la Reine Marie du Portugal (1778).
On descend de ce lieu par un autre escalier tout aussi raide.
Chapelle d’Adam
Jésus répondit et dit: "Tu es béni mon cher Barthélemy, en ayant vu ce mystère ; désormais je t’annoncerai tout ce que tu me demanderas. En fait, quand j’ai disparu de la croix, je suis descendu aux enfers pour aller chercher Adam et tous ceux qui étaient avec lui, selon la supplication de l'Archange Michel. "(Evangile apocryphe de Gamaliel)
Sous le calvaire se trouve la chapelle d’Adam, l’une des plus anciennes de la basilique. Dans l’abside, on peut voir la crevasse de la roche provoquée, selon la première tradition chrétienne, par le séisme intervenu au moment de la mort de Jésus.
La crevasse aurait permis au sang du Christ d’atteindre et de sauver Adam qui était enterré là. Pour les premiers chrétiens, c’était aussi l’origine du nom Golgotha, qui signifie lieu du crâne. La tradition a inspiré l’iconographie du Crucifix qui représente aux pieds de la Croix un crâne, un flot de sang et souvent une petite grotte.
Pierre de l’Onction
"Ils l'ont enveloppé avec soin à temps, avec des épices et de la myrrhe, dans une toile de lin nouvelle, qui n’avait jamais été utilisée par personne." (Evangile Apocryphe de Gamaliel)
Dans l’atrium de la basilique se trouve la Pierre de l’Onction, en mémoire de la piété de Nicodème et de Joseph d’Arimathie qui préparèrent le corps de Jésus pour la sépulture. Objet d’une intense vénération de la part des orthodoxes, elle est ornée de chandeliers et de lampes.
Une mosaïque, sur la cloison qui lui fait face, illustre l’épisode.
Le tombeau qui a gardé le corps de Jésus et qui a été inondé par la lumière de Sa Résurrection est le cœur non seulement de l'intérieur de la Basilique mais aussi de toute la chrétienté qui, depuis des siècles, répond à l'invitation de l'ange: «N'ayez pas peur! Je sais que vous cherchez Jésus le crucifié. Il n'est pas ici. Il est ressuscité, comme il l'avait dit. Venez, regardez l'endroit où il avait été enterré »(Mt 28:5-6).
En entrant dans l'église, sur la gauche, on rejoint l'Anastasis, la Rotonde de Constantin. Au centre se trouve l'Edicule du Saint Sépulcre dominé par le dôme, restauré et inauguré en 1997.
La Rotonde est l'un des endroits du sanctuaire qui a subi le moins de changements planimétriques depuis l'époque de Constantin: partagée entre les Latins et les Arméniens, elle est composée d’une série de trois colonnes séparées par des piliers soutenant des arcades qui s'ouvrent sur une galerie supérieure. Des pavements en mosaïque cosmatesque du XIe siècle ont été retrouvés lors de la restauration.
Des colonnes massives décorées par des chapiteaux modernes sculptés dans le style byzantin du Ve siècle ont remplacé les colonnes originales, trop abîmées par le temps et les incendies. Dans le projet initial de Constantin les colonnes étaient séparées du centre de la Rotonde et du déambulatoire permettant ainsi aux pèlerins de tourner autour de l'Edicule. Au fil du temps, cet espace a été transformé en une série de pièces fermées et réservées aux sacristies Grecque, Arménienne et Copte.
Le seul espace restant à la disposition des pèlerins est la pièce derrière l'Edicule appelée «Chapelle des Syriens", qui occupe l'abside occidentale de la Rotonde. Une porte basse et étroite taillée dans la pièce permet d'entrer dans la tombe dite de « S. Nicodème et Joseph d'Arimathie », une tombe typique de l’époque de Jésus appelé Kokim.
Au centre de la Rotonde se trouve l'Edicule du Saint Sépulcre. La tombe de Jésus, isolée par les architectes de Constantin, a été, au cours des siècles, l'objet de destruction, reconstruction, embellissement et restauration. Aujourd'hui elle fait partie de l'Edicule réalisé par les Grecs Orthodoxes après l'incendie de 1808, qui remplaça celui des franciscains du XVIe siècle. L'Edicule, surmonté d'une petite coupole en oignon, comporte un vestibule appelé chapelle de l'ange, qui mène à l'étroite chambre funéraire. Sur la droite, se trouve le banc de marbre recouvrant le rocher sur lequel fut déposé le corps de Jésus.
Derrière l'Edicule on découvre la chapelle des Coptes. Depuis 1573 ils possèdent un autel sous lequel est vénéré un morceau du rocher où a été creusée la tombe du Christ.
Edicule du Sépulcre
"Joseph prit donc le corps, le roula dans un linceul propre et le mit dans le tombeau neuf qu'il s'était fait tailler dans le roc " (Mt 27,59).
L’Edicule du Sépulcre, partagé entre les Communautés, reprend la forme des tombes de l'époque de Jésus avec un vestibule dans lequel le corps était oint puis déposé dans un linceul dans la chambre funéraire. Dans le cas de Jésus, la chambre funéraire est en forme de tombe à arc, avec le banc d’inhumation parallèle aux parois. En 1808, un incendie a dévasté l’Edicule. Il a été reconstruit en 1810 par la communauté Grecque Orthodoxe. L’Edicule est couvert par un toit plat surmonté d’un dôme central de style moscovite en forme d'oignon soutenu par des colonnes. Les cotés latéraux sont décorés d’inscriptions grecques qui invitent les peuples et les nations à louer le Christ ressuscité. Derrière les chandeliers des différentes communautés, la façade de l’Édicule est entourée par des colonnes torsadées, des guirlandes, des corniches, des inscriptions, des tableaux et des lampes à huile. L’Edicule aurait besoin d’une nouvelle restauration mais pour des questions statiques, il reste imbriqué dans une structure d’acier depuis le Mandat britannique.
La visite de l’Edicule est réglementée tout le long de la journée par la communauté Grecque Orthodoxe ; les pèlerins sont autorisés à y entrer à tour de rôle. La communauté Latine gère les célébrations eucharistiques qui y ont lieu toute la journée à partir de 4h30 jusqu’à 07h45 du matin, heure solaire.
Chapelle de l’Ange
En entrant dans l’Edicule, on s’arrête tout d’abord dans le vestibule, appelé Chapelle de l’Ange, à la mémoire du jeune homme vêtu de blanc que les femmes ont vu assis sur la tombe le lendemain du sabbat, et de qui elles ont entendu l'annonce de la Résurrection. La petite salle, de 3,50 mètres de long et 4 mètres de large, est ornée de panneaux sculptés en marbre blanc alternés par des colonnes et des piliers. Au centre se trouve un piédestal avec un fragment de la pierre qui fermait l'entrée de la tombe, pierre conservée dans son intégralité à l'intérieur de la basilique jusqu’à sa destruction de 1009. L’antichambre originale de l’hypogée avait déjà été détruite du temps de Constantin, qui pensait créer un espace en face de la chambre funéraire sans murs et entouré de balustrades. L’Edicule croisé comportait trois portes qui ont ensuite été fermées au XVIe siècle. La structure de l’antichambre funéraire actuelle est donc une version assez récente.
Chambre du Sépulcre
"Mais il leur dit : "Ne vous effrayez pas. C'est Jésus le Nazarénien que vous cherchez, le Crucifié : ils est ressuscité, il n'est pas ici. Voici le lieu où on l'avait mis" (Mc 16,6)
Une porte basse en marbre blanc, ornée d'un bas-relief de la Résurrection et usée par les pèlerins, conduit à une petite et simple pièce. Sur la droite, la dalle de marbre couvre le banc de la roche d'origine sur laquelle a été déposé le corps de Jésus.
La pièce est recouverte par des plaques de marbre blanc et des piliers de marbre rouge. Au-dessus de la dalle, on peut voir quelques peintures encadrées et des bas-reliefs incrustés d'argent représentant le triomphe du Christ Ressuscité qui sort du Sépulcre.
Du plafond ouvert sur la coupole sont suspendues 43 lampes votives appartenant aux différentes communautés qui gardent le tombeau.
Rotonde ou Anastasis
"Iésus, rempli d'Esprit Saint, revint du Jourdain et il était mené par l'Esprit à travers le désert durant quarante jours, tenté par le diable. Il ne mangea rien en ces jours-là et, quand ils furent écoulés, il eut faim.". (Lc 24, 1-2)
La rotonde, appelée aussi Anastasis (Résurrection), respecte l’imposante structure romaine alternant sur trois ordres, des pilastres et des groupes de colonnes à de grandes fenêtres.
Malheureusement, au cours des siècles et des restaurations, les fenêtres ont été murées et le déambulatoire a été divisé en deux étages. Lors de la dernière restauration, les 12 colonnes de l’ordre inférieur ont retrouvé leur emplacement originel. Les deux colonnes près de l’autel de sainte Marie-Madeleine étaient probablement les deux parties d’une seule et même colonne appartenant au premier complexe constantinien ou au temple d’Hadrien.
La restauration de la coupole a été achevée dans les années 90.
Le tombeau de Joseph d'Arimathie
"Et voici un homme nommé Joseph, membre du Conseil, homme droit et juste.51 Celui-là n'avait pas donné son assentiment au dessein ni à l'acte des autres. Il était d'Arimathie, ville juive, et il attendait le Royaume de Dieu.". (Lc 23, 50-51)
En entrant dans la salle, située à l'ouest des piliers de la Rotonde, on découvre une salle sombre et mal entretenue. Il s'agit de la chapelle dite "des Syriens", communauté qui a perdu un certain nombre de droits au sein de la basilique. La dispute de droits entre Syriens et Arméniens explique la dégradation de cette chapelle.
Au fond, une petite ouverture dans le mur mène à la tombe de Joseph d'Arimathie: Selon la tradition, après avoir offert son propre tombeau pour Jésus et ne voulant pas se faire enterrer dans le même tombeau, le représentant des Sanhédrins aurait été mis dans ce tombeau. La découverte de cette tombe confirme que cet endroit était bien une zone funéraire, à côté du mont Gareb.
Le métropolite orthodoxe Siro y célèbre la messe le dimanche entouré de ses fidèles.
Ce qui arriva de bon matin le lendemain du sabbat s’est donc passé dans ce « jardin » dans lequel se trouvait la tombe donnée par Joseph d’Arimathie comme sépulture de Jésus.
La zone qui se trouvait au nord de la Rotonde se rapporte au message de l'Évangile de l'annonce de la Résurrection. Les femmes, selon les Évangiles synoptiques, sont les premiers témoins de l'annonce quand, retournant au tombeau pour oindre le corps de leur maître, elles trouvent la pierre roulée et un ange en vêtements éblouissants qui leur dit "Il n'est pas ici, Il est ressuscité».
Selon l'évangéliste Jean, Marie-Madeleine a été la première à rencontrer Jésus Ressuscité et pas encore monté vers le Père. C’est à elle qu’a été confiée la mission de la proclamation de la Résurrection.
En dépassant les colonnes de la Rotonde on entre dans un espace appartenant aux Franciscains. L'autel sur la droite est dédié à Marie-Madeleine. C’est ici qu’est célébrée la majeure partie des liturgies du Sépulcre, et où il est courant de rencontrer les pères franciscains au service des pèlerins pour l’écoute et les confessions.
En continuant, on entre dans la chapelle Latine de l'Apparition de Jésus à sa Mère. Cette ancienne tradition n’est pas rapportée dans les Évangiles mais elle est commémorée dans cette chapelle, qui abrite aussi la colonne de la Flagellation. Derrière ces chapelles, se trouve le monastère franciscain, où vivent les pères qui sont en permanence au service à la basilique.
La galerie latérale est formée par une série d'arches, connue sous le nom d’arches de la Vierge, parce qu'ils rappellent la visite de la Vierge Marie au Sépulcre. Ce sont cinq colonnes plus petites qui sont accolées aux piliers croisés. Les colonnes sont des restes du portique, restauré au XIe siècle par Monomaque, qui tournait sur trois rangés avec un espace ouvert devant la façade de l'Anastasis, comme dans le projet de Constantin. Une grande partie de la brique d'origine de Constantin est conservée dans le mur de clôture latérale et au-dessus des arcades, près de la Rotonde, on peut apercevoir une partie de l'ancienne façade de l'Anastasis.
Chapelle de Marie-Madeleine
Jésus lui dit : "Marie ! " Se retournant, elle lui dit en hébreu: "Rabbouni" - ce qui veut dire : "Maître." (Gv 20, 16)
La chapelle, appartenant aux Latins, est dédiée à la rencontre de Madeleine avec Jésus, scène racontée par l'évangéliste Jean. Sur l'autel se trouve un bronze moderne qui représente la rencontre de Madeleine avec son maître, œuvre de l'artiste franciscain Andrea Martini. Sur le coté opposé en haut on remarque l'orgue qui accompagne les liturgies en latin des frères. Le sol en pierre noire et blanche, copie de celui du Moyen Age du XIe siècle, est composé de deux zones circulaires qui indiquent, lors de leur rencontre, la position de Jésus sur le point entouré de rayons, et celle de Marie-Madeleine au centre des trois cercles.
Chapelle de l'Apparition de Jésus à sa mère
"Alors Jésus dit à Marie:" Tu as versé assez de larmes. Celui qui a été crucifié est vivant et parle avec toi et il est ton consolateur, celui-là même que tu cherches, c’est lui qui porte la pourpre céleste. Celui dont tu cherchais la sépulture est celui qui a brisé les portes de bronze et libéré les prisonniers de l'enfer." (Evangile Apocryphe de Gamaliel)
Appelée Chapelle du Saint Sacrement ou Chapelle de l'Apparition de Jésus à sa mère, la chapelle commémore un évènement relaté par les apocryphes "Livre de la Résurrection du Christ de l'apôtre Barthélemy».
La chapelle ainsi nommée existe depuis la restauration du XIe siècle par Constantin Monomaque et fut à nouveau restaurée par les franciscains dans les années 80. Elle est décorée par un chemin de croix en bronze, moderne, œuvre du Père Andrea Martini.
Sur le côté droit de l'autel se trouve la colonne de la Flagellation ; tronc d'une colonne de porphyre rouge, vénérée depuis des siècles près du Cénacle par les fidèles latins de Jérusalem et apportée ici en 1553 par le Custode Boniface de Raguse.
Arches de la Vierge
"Quand le jour parut, tandis que son cœur était abattu et triste, un parfum aromatique venant de la droite de l’entrée pénétra dans la tombe: le parfum de l'arbre de la vie semblait se répandre. La Vierge se retourna, et, debout près d'un buisson d’encens, elle vit Dieu vêtu d'un habit magnifique de pourpre céleste. Il lui dit: "Femme, pourquoi pleures-tu et te lamentes-tu si triste sur une tombe qui ne contient pas de corps ?" (Evangile apocryphe de Gamaliel)
En parcourant la galerie, nous pouvons voir les différentes étapes de constructions qui se sont succédées. Le mur du fond appartient à l’édifice constantinien de même que les fines colonnes byzantines. Tandis que les massifs piliers du transept sont croisés.
Sur le mur, on remarque des trous dont on se servit pour fixer les marbres polychromes qui revêtaient l’édifice. Cinq colonnes différentes des autres, plus petites et plus rustiques, forment ce qu’il est convenu d’appeler les Arches de la Vierge. Elles rappellent les visites de la Mère du Seigneur au Sépulcre de son Fils.
Ce souvenir avait dû être vérifié par les croisés pour qu’ils veuillent préserver cette seule partie du Triple portique constantinien.
Du déambulatoire, un escalier descend à la chapelle dédiée à Sainte-Hélène. Les murs de l'escalier sont recouverts de petites croix, sculptées au fil des siècles, par les pèlerins arméniens témoignant ainsi de leur dévotion pour la Croix.
En 327, l'impératrice, mère de Constantin, est venue en pèlerinage à Jérusalem et voulait retrouver la Sainte Croix. Les récits relatent la découverte, dans une ancienne citerne, de trois croix, de clous (dont l'un a été intégré dans la couronne de Fer à Monza, le second est dans la cathédrale de Milan et le troisième à Rome) et du titulus, le panneau- voulu par Pilate - qui expliquait en trois langues la condamnation de Jésus (un fragment se trouve à Rome dans l'église de la Sainte Croix). Un miracle a permis d'identifier la croix du Christ.
La chapelle est composée de trois nefs, avec quatre colonnes. Elle appartient aux Arméniens depuis le XIIe siècle. Les sources et les fouilles archéologiques confirment que, déjà dans le projet de Constantin, cette pièce était utilisée. En levant les yeux, on voit plusieurs lampes de style arménien qui pendent du plafond.
Depuis la chapelle arménienne de Sainte-Hélène, on accède à la chapelle inférieure du « Recouvrement de la Croix ». Chaque année le 7 mai on y célèbre la mémoire du recouvrement de la Sainte Croix ; Le Père custode franciscain porte en procession la relique du bois de la croix du Christ jusqu’au lieu où traditionnellement elle fut retrouvée.
Chapelle de Sainte-Hélène
Construite par les Croisés, la chapelle de Sainte-Hélène est aujourd’hui réservée pour les offices de la communauté Arménienne.
Le sol en mosaïque représente les principales églises de ce peuple. Les quatre colonnes surmontées de chapiteaux byzantins, deux de style corinthien et deux à corbeille, sont des colonnes réemployées par les Croisés, qui viennent de l'ancienne mosquée d'El Aksa. La lumière des fenêtres de la coupole provient de la cour surélevée de Deir es-Sultan basée derrière l'abside de la basilique, où se trouvent les cellules des moines éthiopiens.
En passant par une porte à l'arrière de la chapelle, on atteint la chapelle de Vartan et des martyrs arméniens, ouverte uniquement sur demande. Dans cette chapelle a été trouvé un ancien dessin représentant une barque avec l'écriture « Domine ivimus » « Seigneur, nous irons », connu pour être la plus ancienne trace de vénération laissée par un pèlerin, avant même la construction de la basilique.
Chapelle de l’invention de la Croix
"Inventio sanctae crucis dicitur, quia tall die sancta crux inventa fuisse refertur. Nam et antea fuit inventa a Seth, filio Adam, in terrestri paradiso, sicut infra narratur, a Salomone in Libano, a regina Saba in Salomonis templo, a Judaeis in aqua piscinae, hodie ab Helena in morte Calvarie". (Jacopo da Varagine, Legenda Aurea, LXVIII)
En descendant encore – il s’agit là du point le plus bas de la basilique – on arrive à la chapelle rupestre de l’invention (découverte) de la Sainte Croix. Une grille signale le lieu exact de la découverte des reliques. Les parois conservent de faibles traces des fresques du XIIe siècle alors qu’au plafond on aperçoit les découpes par blocs de l’ancienne carrière de pierre.
Les murs recouverts d’un mortier hydraulique riche en cendres, typique du temps du Christ, montrent que la cavité était utilisée, à une certaine époque, comme citerne.
En face de l’Édicule s'ouvre un espace réservé à l'Église Grecque Orthodoxe, le Catholicon, qui occupe le centre de la basilique, où les Croisés ont construit le Chœur des Chanoines. La Confrérie du Saint Sépulcre, formée par des moines Grecs-Orthodoxes et présidée par le Patriarche Grec-Orthodoxe de Jérusalem, est en charge du soin du Saint Sépulcre au nom des Grecs et assure la majeure partie des liturgies à l'intérieur du Catholicon.
Une coupole à tambour, recouverte d'une récente mosaïque de style byzantin représentant le Christ Pantocrator entouré par les évêques et les patriarches de Jérusalem, est soutenue par des arches croisées qui se rejoignent par des pendentifs sur lesquels sont représentés les évangélistes; à certains moments de la journée filtrent par les fenêtres du tambour des rayons de lumière qui jaillissent dans l'atmosphère provoquant des effets suggestifs.
Au fond du Catholicon se trouve l'iconostase animée par de nombreuses arches et colonnes de marbres roses parmi lesquelles se fondent les traditionnelles icônes grecques-orthodoxes. À coté de l'iconostase se trouvent les deux sièges patriarcaux réservés pour les visites solennelles du Patriarche Orthodoxe d’Antioche et du Patriarche Orthodoxe de Jérusalem.
Derrière l'iconostase, autrefois cachée, se trouve l'abside croisée, couverte d’une calotte innervée par des arêtes, séparée par des fenêtres qui éclairent la basilique.
Un vase de marbre rose contenant une pierre ronde marquée d'une croix est connue pour être l'omphalos, le nombril, le centre du monde : sur la base de plusieurs références bibliques l’omphalos représente le centre géographique du monde qui coïncide avec le lieu de la manifestation divine. C’est un élément qu’on retrouvait déjà dans la religion juive qui considérait toute la ville de Jérusalem comme le centre du monde. Les musulmans le font coïncider, dans la Cité Sainte, avec le rocher posé au centre du Dôme de la Roche. Au Saint-Sépulcre c’est la croix du Christ qui est le centre du monde, de laquelle les bras du Sauveur s'ouvrent pour embraser pleinement le monde.
Lors des fouilles de 1967 et 1968, l'architecte Grec Athanasios Economopoulos a trouvé sous le sol du Catholicos, à hauteur de l'abside croisée, l’abside de l'église des Martyrion construite par les architectes de Constantin.
Dans les bâtiments situés au nord de la Rotonde se trouve le monastère des franciscains affectés au Saint Sépulcre. Les édifices représentaient le Patriarcat Constantinien, siège de l'évêque de l'église mère.
Dans l'ancien projet de Constantin une série de pièces sur plusieurs étages se faisaient face sur une petite cour, un quadrilatère ouvert autour de l'Anastasis, qui servait pour donner de la lumière aux fenêtres de l'abside de la Rotonde. De cet imposant patriarcat, il reste aujourd’hui les murs du rez-de-chaussée et une mezzanine de près de 11 mètres de haut. Des fouilles archéologiques ont été effectuées par le Père Corbo dans toute la zone du couvent.
Au XIe siècle, Modeste a fait construire la chapelle de Sainte-Marie. Du couvent on peut encore voir la porte intacte à trois trous de l'entrée extérieure de la chapelle, construite avec des colonnes romaines et des chapiteaux byzantins réemployés. Une échelle, aujourd'hui impraticable, a également servi à l'évêque de Jérusalem pour entrer directement dans la basilique par la rue du souk chrétien, à travers la Porte de Marie datant de l’époque croisée.
En traversant le couvent, pour les pèlerins catholiques, on atteint la chapelle des Croisés où il est possible de célébrer la messe.
Chapelle des Croisés
Ajustée après les fouilles archéologiques et la restauration du couvent franciscain, la chapelle des croisés est une structure imposante constantinienne recouverte d'une voûte basse réalisée lors de la restauration de Modeste. La chapelle, composée d'une salle plus grande reliée à une ouverture réduite par la présence d'un mur séparant les propriétés des Franciscains et des Grecs, faisait partie du vaste complexe du Patriarcat constantinien.
Elle était reliée à la cour par une série de portes. Le lieu, inconnu jusqu'en 1719, était autrefois un entrepôt devenu après la restauration, une chapelle réservée à la célébration de la liturgie pour les groupes de pèlerins. Une porte sur le fond de la salle mène à l’un des nombreux réservoirs creusés en partie dans la roche et utilisés pour recueillir l'eau de pluie.
La pièce la plus petite qui aujourd'hui accueille l'autel fait partie d'un espace plus grand dans lequel les fouilles archéologiques ont trouvé des traces de l'emplacement de pressoirs à raisins et olives accolés à des conduits à vasques pour récolter le pressurage. Le vin et l'huile récoltés servaient aussi bien pour la liturgie du grand complexe constantinien que pour l'entretien du clergé.
Le Statu quo est un ensemble de traditions historiques, d’aménagements, de règles et de lois qui établit les rapports, les activités et les mouvements qui se déroulent dans les basiliques dont plusieurs confessions chrétiennes sont propriétaires.
Pendant des siècles, les différentes communautés chrétiennes ont vécu côte à côte sous la domination islamique, malgré la différence profonde de dogme, de rite et de langue. Les franciscains, en Terre Sainte depuis 1335, avaient acquis en ce temps-là de nombreuses propriétés dans les lieux saints et, de 1516 à 1629, ils en avaient été les propriétaires principaux.
Avec la conquête de Constantinople par les Turcs, en 1453, le Patriarcat grec, devenu sujet de l’Empire, fut doté d’une juridiction étendue à tous les fidèles de rite grec-orthodoxe de l’Empire ottoman ; juridiction qui augmentait avec les conquêtes turques ainsi dès 1516, elle s’étendit également aux chrétiens de rite orthodoxe de Terre Sainte. Dès lors, avec l’approbation du sultan ottoman, les Patriarches orthodoxes de Jérusalem furent grecs.
En 1622, lors d’une période d’âpres conflits entre les puissances occidentales et l’empire ottoman, commença la querelle liée à la propriété des Lieux Saints. Les franciscains, facilement accusés d’être des espions des puissances étrangères, furent mis en difficulté et durent recourir, pour faire valoir leurs droits, aux ambassadeurs des puissances européennes. Les Grecs avaient le soutien de la Russie et les Lieux Saints devinrent ainsi une monnaie d’échange, spécialement au cours de la période allant de 1690 à 1757.
Au cours de la première moitié du XIXe siècle, l’alliance de la Turquie avec la Russie eut des conséquences directes sur la question des Lieux Saints et, en 1852, le sultan consacra le Statu quo nunc (la condition de fait subsistant au moment de l’accord) comme le voulaient les Grecs. Le Statu quo de droit s’affirma et dure encore aujourd’hui, demeurant l’unique référence pour résoudre les litiges et les contestations.
En l’absence de textes officiels, on s’en remit à des notes à caractère privé qui laissèrent la situation juridique dans un état confus et incertain.
Deux familles musulmanes ont le privilègede la garde des portes de la basilique, qui sont ouvertes selon les horaires établis par les trois plus importantes communautés.
À la fin de la première guerre mondiale, avec la dissolution de l’Empire ottoman et la remise de la Terre Sainte sous mandat britannique, le problème des Lieux Saints devint international. Le gouvernement mandataire ne voulut ou ne sut comment le régler et le gouvernement jordanien qui lui succéda en 1948 suivit la même politique.
L’Organisation des Nations Unies elle-même intervint plusieurs fois en nommant des commissions et en patronnant l’internationalisation de Jérusalem, mais sans parvenir à des résultats concrets.
Actuellement, les trois principales communautés – grecque, franciscaine et arménienne – sont parvenues à trouver une entente en vue de la restauration de la basilique du Saint-Sépulcre, qui a commencé en 1961 et dont les travaux, même s’ils se poursuivent très lentement, sont encore en cours.
Les Latins
Ce sont les frères Mineurs ayant reçu mandat de garder les Lieux Saints de Terre Sainte. C’est une mission très particulière qui leur a été confiée par le Saint Siège à la fin de 1342, comme héritage prophétique de la visite de saint François au sultan d'Egypte en 1219.
Les Franciscains célèbrent chaque jour au Saint Sépulcre la liturgie catholique romaine et prêtent assistance aux pèlerins qui affluent au sanctuaire. Leur vie au Saint Sépulcre est rythmée par la liturgie des heures tout au long de la journée et de la nuit. Le statu quo établit comment, quand et où les différentes communautés doivent se relayer pour la prière, pour l'ajustement du calendrier liturgique, et aussi pour toutes les activités quotidiennes, mensuels et annuelles.
Les Franciscains commencent la célébration de leur messe, après les Arméniens, à 4h30 du matin et terminent leur service à l’Edicule de la Tombe avec la messe solennelle de 7h15. Pour les autres prières ils utilisent la chapelle du Saint Sacrement.
Entre les célébrations liturgiques, la communauté franciscaine anime chaque jour, de quatre à cinq heures du soir, une procession qui parcourt le sanctuaire, encensant les autels et chapelles. La belle liturgie, à laquelle s’unissent des groupes de pèlerins, rappelle avec des hymnes, des antiennes et des prières les moments de la passion, de la mort, de l'enterrement et la résurrection du Seigneur.
Les Grecs-Orthodoxes
Depuis le Concile de Chalcédoine en 451 après JC. il y a une succession de patriarches Orthodoxes de foi Chalcédoine. La position de l'Église Grecque, qui s’est imposée depuis la domination byzantine sur la Palestine, explique pourquoi l'église locale est couramment appelée «Grecque Orthodoxe».
Le Patriarcat Orthodoxe de Jérusalem a institué au XVe siècle la "Confrérie du Saint Sépulcre" dédiée à la garde des Lieux saints: la présence des lettres OT Aghios Tàphos (Saint Sépulcre), dans la Basilique indiquent les lieux qui sont sous la présence Grecque.
A l'intérieur du Saint Sépulcre, ou Anastasis, appelé également basilique de la Résurrection, le patriarche a sa propre cathèdre dans le grand espace du Catholicos.
La cérémonie la plus impressionnante et attendue par les Orthodoxes du monde entier a lieu au sein même du Saint Sépulcre. Le Samedi de Pâques, des milliers de fidèles regardent le Patriarche Grec qui, après avoir prié dans l’Edicule du Sépulcre, en ressort avec dans les mains deux bougies allumées qui vont permettre d’allumer et de propager le Feu Sacré.
L'Église Orthodoxe célèbre les prières, les cérémonies et es fêtes religieuses selon la tradition byzantine et selon le calendrier julien.
Les Arméniens
L'Eglise Arménienne appartient au groupe des trois églises chrétiennes "Vieux-Orient" qui proviennent de la tradition Syriaque, Arménienne, et d'Alexandrie, appelé ainsi par l'antiquité de leurs rituels qui expriment des spécifiques ethniques et nationales.
Le peuple Arménien, le premier à embrasser le christianisme comme religion d’Etat, était présent à Jérusalem dès le Ve siècle, quand les premières communautés s'y sont installées. Ils se sont développés sur tout un quartier autour de la cathédrale de Saint-Jacques, quartier qui occupe encore aujourd’hui un sixième de la vieille ville.
Assimilés aux Latins et aux Grecs-Orthodoxes, les Arméniens Orthodoxes représentent la troisième communauté à être soumis au statu quo du Saint Sépulcre, sanctuaire appelé «Surp Harutyun» en Arménien. La myriade de petites croix gravées dans la pierre (khatchkars) accompagnant le pèlerin dans la chapelle Arménienne de Sainte-Hélène, est le signe clair de la vénération d’un peuple "adorateur de la croix».
Il n'est pas rare de rejoindre le Sépulcre et de voir les jeunes séminaristes arméniens , vêtus avec leur tuniques bleus, engagés dans les célébrations et les liturgies chantées en langue arménienne ancienne.
La présence Arménienne dans la basilique est aussi reconnaissable par la croix caractéristique privée de la représentation du Christ, où des quatre bras se déploient des motifs floraux, signifiant l'origine de la vie et du salut dans le Christ crucifié.
Les Coptes
L'Eglise Copte Orthodoxe, qui se réclame de la tradition alexandrine comme celle de l'Éthiopie et de l'Érythrée, trouve son origine en Egypte. La tradition signale son arrivée en Palestine, au IVe siècle, après Sainte Hélène la mère de Constantin, même si, selon toute vraisemblance, les premiers contacts avec les Lieux Saints ont eu lieu à travers des expériences de la vie monastique.
Les Coptes, qui sont aujourd'hui à Jérusalem environ mille fidèles réunis autour de leur archevêque qui vit au monastère de Saint Antoine sur le côté du Saint Sépulcre, célèbrent dans la basilique derrière le Tombeau.
A coté de l’autel, se tient fidèle un moine copte, reconnaissable par son typique chapeau noir avec des broderies d'or.
Les célébrations, qu’ils président chaque dimanche devant leur autel, sont célébrés en arabe avec des parties en copte, une langue formée de l’égyptien antique mêlée avec du grec.
Les Syriens
L'Eglise syrienne-orthodoxe de rite d'Antioche est la première héritière de l’antique église judéo-chrétienne et elle représente aujourd’hui les chrétiens de langue syriaque répartis dans de nombreux pays du Moyen-Orient. Sa langue liturgique est le syriaque, un idiome appartenant à l’araméen, la langue parlée par Jésus.
Parallèlement au patriarche byzantin, un document affirme la présence d'un évêque Syrien à Jérusalem dès le VIe siècle. Le siège du métropolitains syrien est à coté de l’église Saint Marc, située entre les quartiers arméniens et juifs, lieu qui, depuis une ancienne tradition, est considéré comme la maison de Marie, mère de Marc l'évangéliste.
Dans la basilique du Saint Sépulcre, les syriens orthodoxes célèbrent dans la chapelle de Joseph d'Arimathie et Nicodème, qui se tient dans le déambulatoire derrière l’Edicule du Sépulcre, dont la propriété est contestée par les Arméniens.
Les Ethiopiens (ou Abyssinie) représentent le premier pays chrétien en Afrique. Lié aux origines à Alexandrie, cette église a la particularité d'avoir conservé des coutumes de l'Ancien Testament, comme la circoncision et les normes lévitiques des aliments et de purification rituelle.
Leur communauté, tournée vers la vie monastique, est présente à Jérusalem depuis le IVe siècle, contemporaine à l'arrivée de saint Jérôme.
En 1283, ils ont eu leur premier évêque, obtenant ainsi certains droits importants pendant le Moyen Age, y compris dans la basilique du Saint Sépulcre, mais droits cependant perdus au cours de la période ottomane.
Actuellement, une petite communauté de moines vivent dans la pauvreté dans les cellules sur le toit de la chapelle de Sainte-Hélène, complexe monastique qu’ils appellent « Deir es Sultan », du sultan.
Pendant les fêtes de Pâques, de nombreux hommes et femmes éthiopiens viennent à Jérusalem vêtus de légères robes blanches et qui, avec des danses et des chants dans la langue ancienne "ghe" z ", célèbrent le soir du Samedi, la rituelle célébration de la «recherche du corps de Christ ».
Chaque jour, pour l’ouverture et la fermeture du St Sépulcre, a lieu une « cérémonie » complexe.
Comme cela se sait, la porte et la clé du St Sépulcre sont gardées par deux familles musulmanes (Nuseibeh et Judeh). Le sultan d’Egypte Malek Adel – selon l’histoire de Jacques de Vitry- avait beaucoup d’enfants qu’il établissait financièrement grâce à divers donations et apanages, et deux se virent préposés gardiens rémunérés de la porte du Sépulcre. Après l’invasion des Corasme (1244) le sultan Ajub écrivit au Pape Innocent IV pour s’excuser des dommages causés à la basilique et l’assurant qu’il la ferait réparer et qu’il confierait la clé à deux familles musulmanes pour qu’elles ouvrent la porte aux pèlerins. A partir de ce moment et jusqu’à aujourd’hui, ce droit s’est transmis de famille en famille.
Autrefois, pour faire ouvrir la porte et entrer dans la basilique, il fallait payer une taxe individuelle. Fidenzio de Padoue disait que cette taxe avoisinait autour de plus de 80 francs d’or.
Cette taxe individuelle d’entrée était perçue par les gardiens musulmans qui étaient postés de l’autre coté de la porte, où existait un banc en pierre. La taxe individuelle d’entrée fut abolie en 1831 par Ibrahim Pascia. Aujourd’hui la porte s’ouvre tous les jours, mais il faut se rappeler qu’en plus du droit de ces deux familles musulmanes, il existe divers autres rituels pour les trois communautés qui officient au Saint Sépulcre : les Latins (franciscains), les Grecs et les Arméniens.
Ainsi, l’ouverture de la porte du St Sépulcre présente un cérémonial complexe qui peut sembler pour beaucoup étrange et inutile : Il existe deux types d’ « ouverture » du Saint Sépulcre ; l’ouverture simple et l’ouverture solennelle :
Chaque jour pour lesquels il n’y a pas de fêtes ou de circonstances particulières, l’ouverture de la porte se fait à 4h00 du matin et se ferme selon un horaire publié. Pour le soir, les trois communautés ont passé un accord qui prévoit la fermeture de la basilique à 19h entre octobre et mars, et à 21h entre avril et septembre.
Chaque soir, au moment de la fermeture, les trois sacristains sont présents et se mettent officiellement d’accord sur celui qui ouvrira le jour d’après. En fait, l’ouverture se fait à tour de rôle entre les trois communautés. Celui qui aura le droit d’ouverture du lendemain prend l’échelle et l’appuie au centre de la porte fermée.
Pour la fermeture, aussi bien pour la solennelle que la simple, c’est le même protocole que pour l’ouverture, mais dans l’ordre inverse.
Le pèlerin reste souvent dépourvu quand il découvre que l'heure du Saint Sépulcre ne coïncide pas avec sa propre montre, en effet à l'intérieur, l'usage est l'heure solaire, il n'y a donc pas de changement d'heure afin de maintenir toujours les mêmes horaires des liturgies.
La sainte messe présidée par les latins dans l'Edicule du Saint Sépulcre commence à 4h30 du matin et se succède chaque demi-heure jusqu'à 7h45. A 8h30 les frères célèbrent la messe du jour chantée dans l'antichambre de l'Edicule. Simultanément il y a la Sainte Messe au Calvaire, dans la nef de droite, de 5h00 à 6h30.
Le vendredi, la messe chantée de 6h30 du matin est au Calvaire. Chaque vendredi par ailleurs, les communautés, à tour de rôle, ont la responsabilité du nettoyage de l’Édicule du Saint-Sépulcre. Les frères, selon la tradition, font le Chemin de Croix chaque vendredi à travers les rues de Jérusalem, avec un départ à 15h00 de la Flagellation terminant devant l'Edicule, où est proclamée la Résurrection de notre Seigneur. L'édicule du Saint Sépulcre revient, à la fin de toutes les célébrations latines de la matinée, aux mains des Grecs orthodoxes.
Chaque jour à 16h00 la communauté franciscaine fait sa procession quotidienne dans la Basilique du Saint Sépulcre, partant de la chapelle du St Sacrement, s'arrêtant dans toutes les chapelles qui entourent la rotonde, descendant aussi dans la chapelle du recouvrement de la Ste Croix, remontant au Calvaire pour ensuite rejoindre l'Edicule du Sépulcre et terminer avec la bénédiction eucharistique, au point de départ. Les pèlerins de toutes les nationalités sont partie intégrante de ce rituel quotidien. Parmi les deux autres rituels qui coexistent au Saint Sépulcre, seuls les Arméniens ont une procession itinérante dans la basilique, qui se tient les trois derniers jours de la semaine.
Après la fermeture de la basilique, les activités continuent pour les trois communautés, à partir de 23h30 avec les différents encensements et les offices nocturnes. La première messe est célébrée à minuit et demi par les grecs orthodoxes, suivie par les arméniens deux heures plus tard, pour arriver ensuite à l'heure d'ouverture et au début de la vie diurne du Sépulcre.
Ouverture et fermeture de la basilique
Horaire d’été (Avril - Septembre) : 05h00-21h00 tous les jours.
Horaire d’hiver (Octobre - Mars) : 04h00 – 19h00 tous les jours.
Messes dominicales
Horaire d’été (Avril - Septembre) : 05h30 - 06h00 - 06h30 (Messe solennelle en latin) et 18h00.
Horaire d’hiver (Octobre - Mars) : 04h30 - 05h00 - 05h30 (Messe solennelle en latin) et 17h00.
Messes de semaine
Horaire d’été (Avril - Septembre) : 05h30 - 06h00 - 06h30 - 07h00 - 07h30 (Messe solennelle en latin), samedi 18h00.
Horaire d’hiver (Octobre - Mars) : 04h30 - 05h00 - 05h30 - 06h00 - 06h30 (Messe solennelle en latin) - 07h15, samedi : 17h00.
Procession quotidienne
Horaire d’été (Avril - Septembre) : 17h00 tous les jours ;
Horaire d’hiver (Octobre - Mars) : 16h00 tous les jours.
L’Évangile selon saint Matthieu (Mt 27, 33-50)
Arrivés à un lieu dit Golgotha, c'est-à-dire lieu dit du Crâne, ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de fiel ; il en goûta et n'en voulut point boire. Quand ils l'eurent crucifié, ils se partagèrent ses vêtements en tirant au sort. Puis, s'étant assis, ils restaient là à le garder. Ils placèrent aussi au-dessus de sa tête le motif de sa condamnation ainsi libellé : "Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs." Alors sont crucifiés avec lui deux brigands, l'un à droite et l'autre à gauche. Les passants l'injuriaient en hochant la tête et disant : "Toi qui détruis le Sanctuaire et en trois jours le rebâtis, sauve-toi toi-même, si tu es fils de Dieu, et descends de la croix ! " Pareillement les grands prêtres se gaussaient et disaient avec les scribes et les anciens : "Il en a sauvé d'autres et il ne peut se sauver lui-même ! Il est roi d'Israël : qu'il descende maintenant de la croix et nous croirons en lui ! Il a compté sur Dieu ; que Dieu le délivre maintenant, s'il s'intéresse à lui ! Il a bien dit : Je suis fils de Dieu ! " Même les brigands crucifiés avec lui l'outrageaient de la sorte. A partir de la sixième heure, l'obscurité se fit sur toute la terre, jusqu'à la neuvième heure. Et vers la neuvième heure, Jésus clama en un grand cri : "Eli, Eli, lema sabachtani", c'est-à-dire : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? " Certains de ceux qui se tenaient là disaient en l'entendant : "Il appelle Elie, celui-ci ! " Et aussitôt l'un d'eux courut prendre une éponge qu'il imbiba de vinaigre et, l'ayant mise au bout d'un roseau, il lui donnait à boire. Mais les autres lui dirent : "Laisse ! que nous voyions si Elie va venir le sauver ! " Or Jésus, poussant de nouveau un grand cri, rendit l'esprit. (Mt 27, 33-50)
Bible de Jérusalem, éditions du 1998
L’Évangile selon saint Marc (Mc 15, 22-37)
Et ils amènent Jésus au lieu dit Golgotha, ce qui se traduit lieu du Crâne. Et ils lui donnaient du vin parfumé de myrrhe, mais il n'en prit pas. Puis ils le crucifient et se partagent ses vêtements en tirant au sort ce qui reviendrait à chacun. C'était la troisième heure quand ils le crucifièrent. L'inscription qui indiquait le motif de sa condamnation était libellée : "Le roi des Juifs." Et avec lui ils crucifient deux brigands, l'un à sa droite, l'autre à sa gauche. Les passants l'injuriaient en hochant la tête et disant : "Hé ! toi qui détruis le Sanctuaire et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même en descendant de la croix ! " Pareillement les grands prêtres se gaussaient entre eux avec les scribes et disaient : "Il en a sauvé d'autres et il ne peut se sauver lui-même ! Que le Christ, le Roi d'Israël, descende maintenant de la croix, pour que nous voyions et que nous croyions ! " Même ceux qui étaient crucifiés avec lui l'outrageaient. Quand il fut la sixième heure, l'obscurité se fit sur la terre entière jusqu'à la neuvième heure. Et à la neuvième heure Jésus clama en un grand cri : "Elôï, Elôï, lema sabachthani", ce qui se traduit : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? " Certains des assistants disaient en l'entendant : "Voilà qu'il appelle Elie ! " Quelqu'un courut tremper une éponge dans du vinaigre et, l'ayant mise au bout d'un roseau, il lui donnait à boire en disant : "Laissez ! que nous voyions si Elie va venir le descendre ! " Or Jésus, jetant un grand cri, expira. (Mc 15, 22-37)
Bible de Jérusalem, éditions du 1998
L’Évangile selon saint Luc (Lc 23, 33-46)
Lorsqu'ils furent arrivés au lieu appelé Crâne, ils l'y crucifièrent ainsi que les malfaiteurs, l'un à droite et l'autre à gauche. Et Jésus disait : "Père, pardonne-leur : ils ne savent ce qu'ils font." Puis, se partageant ses vêtements, ils tirèrent au sort. Le peuple se tenait là, à regarder. Les chefs, eux, se moquaient : "Il en a sauvé d'autres, disaient-ils ; qu'il se sauve lui-même, s'il est le Christ de Dieu, l'Elu ! " Les soldats aussi se gaussèrent de lui : s'approchant pour lui présenter du vinaigre, ils disaient : "Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! " Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui : "Celui-ci est le roi des Juifs." L'un des malfaiteurs suspendus à la croix l'injuriait : "N'es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi même, et nous aussi." Mais l'autre, le reprenant, déclara : "Tu n'as même pas crainte de Dieu, alors que tu subis la même peine ! Pour nous, c'est justice, nous payons nos actes ; mais lui n'a rien fait de mal." Et il disait : "Jésus, souviens-toi de moi, lorsque tu viendras avec ton royaume." Et il lui dit : "En vérité, je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le Paradis." C'était déjà environ la sixième heure quand, le soleil s'éclipsant, l'obscurité se fit sur la terre entière, jusqu'à la neuvième heure. Le voile du Sanctuaire se déchira par le milieu, et, jetant un grand cri, Jésus dit : "Père, en tes mains je remets mon esprit." Ayant dit cela, il expira. (Lc 23,33-46)
Bible de Jérusalem, éditions du 1998
L’Évangile selon saint Jean (Gv 19, 16-30)
Alors il le leur livra pour être crucifié. Ils prirent donc Jésus. Et il sortit, portant sa croix, et vint au lieu dit du Crâne - ce qui se dit en hébreu Golgotha - où ils le crucifièrent et avec lui deux autres : un de chaque côté et, au milieu, Jésus. Pilate rédigea aussi un écriteau et le fit placer sur la croix. Il y était écrit : "Jésus le Nazôréen, le roi des Juifs." Cet écriteau, beaucoup de Juifs le lurent, car le lieu où Jésus fut mis en croix était proche de la ville, et c'était écrit en hébreu, en latin et en grec. Les grands prêtres des Juifs dirent à Pilate : "N'écris pas : Le roi des Juifs, mais : Cet homme a dit : Je suis le roi des Juifs." Pilate répondit : "Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit." Lorsque les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses vêtements et firent quatre parts, une part pour chaque soldat, et la tunique. Or la tunique était sans couture, tissée d'une pièce à partir du haut ; ils se dirent donc entre eux : "Ne la déchirons pas, mais tirons au sort qui l'aura" : afin que l'Ecriture fût accomplie : Ils se sont partagé mes habits, et mon vêtement, ils l'ont tiré au sort. Voilà ce que firent les soldats. Or près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la soeur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. Jésus donc voyant sa mère et, se tenant près d'elle, le disciple qu'il aimait, dit à sa mère : "Femme, voici ton fils." Puis il dit au disciple : "Voici ta mère." Dès cette heure-là, le disciple l'accueillit comme sienne. Après quoi, sachant que désormais tout était achevé pour que l'Ecriture fût parfaitement accomplie, Jésus dit : "J'ai soif." Un vase était là, rempli de vinaigre. On mit autour d'une branche d'hysope une éponge imbibée de vinaigre et on l'approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : "C'est achevé" et, inclinant la tête, il remit l'esprit.(Gv 19, 16-30)
Bible de Jérusalem, éditions du 1998
L’Évangile selon saint Matthieu (Mt 27, 57-61)
Le soir venu, il vint un homme riche d'Arimathie, du nom de Joseph, qui s'était fait, lui aussi, disciple de Jésus. Il alla trouver Pilate et réclama le corps de Jésus. Alors Pilate ordonna qu'on le lui remît. Joseph prit donc le corps, le roula dans un linceul propre et le mit dans le tombeau neuf qu'il s'était fait tailler dans le roc ; puis il roula une grande pierre à l'entrée du tombeau et s'en alla. Or il y avait là Marie de Magdala et l'autre Marie, assises en face du sépulcre. (Mt 27, 57-61)
Bible de Jérusalem, éditions du 1998
L’Évangile selon saint Marc (Mc 15, 42-47)
Déjà le soir était venu et comme c'était la Préparation, c'est-à-dire la veille du sabbat, Joseph d'Arimathie, membre notable du Conseil, qui attendait lui aussi le Royaume de Dieu, s'en vint hardiment trouver Pilate et réclama le corps de Jésus. Pilate s'étonna qu'il fût déjà mort et, ayant fait appeler le centurion, il lui demanda s'il était mort depuis longtemps. Informé par le centurion, il octroya le corps à Joseph. Celui-ci, ayant acheté un linceul, descendit Jésus, l'enveloppa dans le linceul et le déposa dans une tombe qui avait été taillée dans le roc ; puis il roula une pierre à l'entrée du tombeau. Or, Marie de Magdala et Marie, mère de Joset, regardaient où on l'avait mis. (Mc 15, 42-47)
Bible de Jérusalem, éditions du 1998
L’Évangile selon saint Luc (Lc 23, 50-56)
Et voici un homme nommé Joseph, membre du Conseil, homme droit et juste. Celui-là n'avait pas donné son assentiment au dessein ni à l'acte des autres. Il était d'Arimathie, ville juive, et il attendait le Royaume de Dieu. Il alla trouver Pilate et réclama le corps de Jésus. Il le descendit, le roula dans un linceul et le mit dans une tombe taillée dans le roc, où personne encore n'avait été placé. C'était le jour de la Préparation, et le sabbat commençait à poindre. Cependant les femmes qui étaient venues avec lui de Galilée avaient suivi Joseph ; elles regardèrent le tombeau et comment son corps avait été mis. Puis elles s'en retournèrent et préparèrent aromates et parfums. Et le sabbat, elles se tinrent en repos, selon le précepte.(Lc 23, 50-56)
Bible de Jérusalem, éditions du 1998
L’Évangile selon saint Jean (Jn 19, 38-39)
Après ces événements, Joseph d'Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par peur des Juifs, demanda à Pilate de pouvoir enlever le corps de Jésus. Pilate le permit. Ils vinrent donc et enlevèrent son corps. Nicodème - celui qui précédemment était venu, de nuit, trouver Jésus - vint aussi, apportant un mélange de myrrhe et d'aloès, d'environ cent livres.
Bible de Jérusalem, éditions du 1998
L’Évangile selon saint Matthieu, (Mt 28, 1-7)
Après le jour du sabbat, comme le premier jour de la semaine commençait à poindre, Marie de Magdala et l'autre Marie vinrent visiter le sépulcre. Et voilà qu'il se fit un grand tremblement de terre : l'Ange du Seigneur descendit du ciel et vint rouler la pierre, sur laquelle il s'assit. Il avait l'aspect de l'éclair, et sa robe était blanche comme neige. A sa vue, les gardes tressaillirent d'effroi et devinrent comme morts. Mais l'ange prit la parole et dit aux femmes : "Ne craignez point, vous : je sais bien que vous cherchez Jésus, le Crucifié. Il n'est pas ici, car il est ressuscité comme il l'avait dit. Venez voir le lieu où il gisait, et vite allez dire à ses disciples : Il est ressuscité d'entre les morts, et voilà qu'il vous précède en Galilée ; c'est là que vous le verrez. Voilà, je vous l'ai dit. (Mt 28, 1-7)
Bible de Jérusalem, éditions du 1998
L’Évangile selon saint Marc (Mc 16, 1-8)
Quand le sabbat fut passé, Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé achetèrent des aromates pour aller oindre le corps. Et de grand matin, le premier jour de la semaine, elles vont à la tombe, le soleil s'étant levé. Elles se disaient entre elles : "Qui nous roulera la pierre hors de la porte du tombeau ? " Et ayant levé les yeux, elles virent que la pierre avait été roulée de côté : or elle était fort grande. Etant entrées dans le tombeau, elles virent un jeune homme assis à droite, vêtu d'une robe blanche, et elles furent saisies de stupeur. Mais il leur dit : "Ne vous effrayez pas. C'est Jésus le Nazarénien que vous cherchez, le Crucifié : ils est ressuscité, il n'est pas ici. Voici le lieu où on l'avait mis. Mais allez dire à ses disciples et à Pierre, qu'il vous précède en Galilée : c'est là que vous le verrez, comme il vous l'a dit." Elles sortirent et s'enfuirent du tombeau, parce qu'elles étaient toutes tremblantes et hors d'elles-mêmes. (Mc 16, 1-8)
Bible de Jérusalem, éditions du 1998
L’Évangile selon saint Luc (Lc 24, 1-12)
Le premier jour de la semaine, à la pointe de l'aurore, elles allèrent à la tombe, portant les aromates qu'elles avaient préparés. Elles trouvèrent la pierre roulée de devant le tombeau, mais, étant entrées, elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus. Et il advint, comme elles en demeuraient perplexes, que deux hommes se tinrent devant elles, en habit éblouissant. Et tandis que, saisies d'effroi, elles tenaient leur visage incliné vers le sol, ils leur dirent : "Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Il n'est pas ici ; mais il est ressuscité. Rappelez-vous comment il vous a parlé, quand il était encore en Galilée : Il faut, disait-il, que le Fils de l'homme soit livré aux mains des pécheurs, qu'il soit crucifié, et qu'il ressuscite le troisième jour." Et elles se rappelèrent ses paroles. A leur retour du tombeau, elles rapportèrent tout cela aux Onze et à tous les autres. C'étaient Marie la Magdaléenne, Jeanne et Marie, mère de Jacques. Les autres femmes qui étaient avec elles le dirent aussi aux apôtres ; mais ces propos leur semblèrent du radotage, et ils ne les crurent pas. Pierre cependant partit et courut au tombeau. Mais, se penchant, il ne voit que les linges. Et il s'en alla chez lui, tout surpris de ce qui était arrivé. (Lc 24, 1-12)
Bible de Jérusalem, éditions du 1998
L’Évangile selon saint Jean (Gv 20, 1-18)
ILe premier jour de la semaine, Marie de Magdala vient de bonne heure au tombeau, comme il faisait encore sombre, et elle aperçoit la pierre enlevée du tombeau. Elle court alors et vient trouver Simon-Pierre, ainsi que l'autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : "On a enlevé le Seigneur du tombeau et nous ne savons pas où on l'a mis." Pierre sortit donc, ainsi que l'autre disciple, et ils se rendirent au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble. L'autre disciple, plus rapide que Pierre, le devança à la course et arriva le premier au tombeau. Se penchant, il aperçoit les linges, gisant à terre; pourtant il n'entra pas. Alors arrive aussi Simon-Pierre, qui le suivait; il entra dans le tombeau; et il voit les linges, gisant à terre, ainsi que le suaire qui avait recouvert sa tête ; non pas avec les linges, mais roulé à part dans un endroit. Alors entra aussi l'autre disciple, arrivé le premier au tombeau. Il vit et il crut. En effet, ils ne savaient pas encore que, d'après l'Ecriture, il devait ressusciter d'entre les morts. Les disciples s'en retournèrent alors chez eux. Marie se tenait près du tombeau, au-dehors, tout en pleurs. Or, tout en pleurant, elle se pencha vers l'intérieur du tombeau et elle voit deux anges, en vêtements blancs, assis là où avait reposé le corps de Jésus, l'un à la tête et l'autre aux pieds. Ceux-ci lui disent : "Femme, pourquoi pleures-tu ? " Elle leur dit : "Parce qu'on a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l'a mis." Ayant dit cela, elle se retourna, et elle voit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c'était Jésus. Jésus lui dit : "Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? " Le prenant pour le jardinier, elle lui dit : "Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et je l'enlèverai." Jésus lui dit : "Marie ! " Se retournant, elle lui dit en hébreu : "Rabbouni" - ce qui veut dire : "Maître." Jésus lui dit : "Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Mais va trouver mes frères et dis-leur : je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu." Marie de Magdala vient annoncer aux disciples qu'elle a vu le Seigneur et qu'il lui a dit cela. (Gv 20, 1-18)
Bible de Jérusalem, éditions du 1998
François d'Assise et ses frères arrivèrent en Terre Sainte avec le désir de pouvoir, dans ces lieux sanctifiés, "respirer" la présence de l'Homme-Jésus. La procession quotidienne au St Sépulcre, qui comprend les lieux de la passion, de la mort et de la résurrection du Christ, est une manière de rappeler aux pèlerins la nécessité de constamment réfléchir sur l'humanité de Jésus qui, en ces lieux, a souffert sa Passion et s'est manifesté dans sa Résurrection. Par le biais de la Via Crucis, la procession quotidienne a rappelé l'importance de la dévotion de la croix, un thème cher au Saint d'Assise et à la spiritualité franciscaine.
La procession ne vient pas d’une pratique rituelle des frères de la communauté du Sépulcre, et elle n’est pas non plus une "liturgie" réservée au seul culte des chrétiens locaux, mais elle est offerte à tous les pèlerins chrétiens qui viennent jusqu’à la basilique. Cela a contribué à préserver l'origine des sanctuaires comme patrimoine de l'Eglise Catholique Universelle. En témoignent la patience et la présence persévérante de communautés des frères mineurs au Sépulcre.
La structure de la procession a subi quelques modifications et changements qui se sont succédés à travers les différentes époques de l’histoire, et qui ont permis de conserver la pratique de la Procession quotidienne jusqu'à nos jours.
On peut trouver dans cette procession une part fortement liée à la dévotion des lieux, comme les «reliques» de la passion, de la mort, et de la résurrection de Jésus-Christ, mais aussi une dévotion pour les personnages qui ont été acteurs de ces moments (Marie Mère de Jésus, Jean, Marie de Magdala, etc. etc. ). La Parole de Dieu est un élément fondamental de cette procession, elle est souvent proposée et relue sous un angle poétique.
Tradition historique et liturgique
L'ancienne coutume décrite par Égérie qui consistait à parcourir tous les lieux saints et ceux de la passion, de la mort et de la résurrection de Jésus, a survécu pendant des siècles où la tradition etait de grande importance. Égérie témoignait que toute la communauté était présente lors de la procession, et formait un cortège pour escorter l'évêque qui se déplaçait dans les différents sanctuaires de la ville pour célébrer la liturgie, récitant des chants, des psaumes et des hymnes. Avec la conquête islamique de Jérusalem, les manifestations chrétiennes extérieures ont été interdites, et toutes les cérémonies ont ensuite été célébrées à l'intérieur des églises.
Pendant la période des croisés cette pratique s’est également développée, de manière similaire et très simple, surtout après que les Latins eurent le droit de circuler librement autour de la tombe.
L'arrivée des Frères Mineurs dans la Basilique (présents au Saint-Sépulcre depuis longtemps mais reconnus officiellement par les Papes en 1342) a permis de rétablir le culte chrétien dans les Lieux Saints, depuis longtemps entre les mains des autorités musulmanes, de garder les sanctuaires et d’y célébrer la liturgie. Le plus ancien texte relatant une procession remonte à 1431 et se trouve dans le journal de Mariano de Sienne. La communauté des moines accueillait les pèlerins en les introduisant et en les guidant dans le Lieu Saint. Les pèlerins, après l'entrée dans l'après-midi, effectuaient la visite du sanctuaire sous la forme de procession et après une nuit de prière passée à la basilique, la pérégrination se clôturait avec l’Eucharistie solennelle et communautaire célébrée par le Custode franciscain.
A partir du XVIe siècle, avec l’augmentation du nombre de religieux résidant au Sépulcre, mais aussi principalement en raison de l’arrivée de l'Empire ottoman, la procession a commencé à devenir une pratique quotidienne de la communauté, plutôt qu’une cérémonie réservée à l’arrivée des pèlerins, perdant ainsi une partie de son caractère pastorale, en raison de facteurs historiques évidents.
La réforme substantielle de la procession s’est effectuée en 1623 avec le Custode Tommaso Obicino, en référence avec ce qui venait d’être publié sur la procession officielle, Ordo Processionalis.
En 1924, le Custode de l’époque, le Père Ferdinand Diotallevi a ajouté dans les stations de la procession quotidienne celle de Notre Dame des Douleurs au Calvaire. L'année suivante, une nouvelle version de la procession est entrée en vigueur avec des modifications dans les hymnes pour les adapter à la version officielle de l’Antiphonaire romain.
Itinéraire
Au son des cloches, la communauté des moines se rend dans le chœur pour la récitation de la Liturgie des Heures, ils sortent ensuite du chœur et commencent la procession. Celle-ci, composée de quatorze stations, débute et se termine au même endroit, c'est à dire dans la chapelle du Saint Sacrement ou de l'apparition de Jésus ressuscité à sa Mère. Les moines de la communauté participent à la procession ainsi que certains venant de St Sauveur. À chaque station, un hymne approprié au lieu est récité ou chanté, suivi d’un antiphone et d’une collecte, et à la fin, un Pater, un Ave et un Gloria sont récités. Jusqu'à la septième station, la procession est récitée recto tono, c'est-à-dire en utilisant toujours la même note, et ensuite, elle est chantée.
Autrefois les prêtres d'autres confessions participaient également à la procession, mais cette pratique est tombée en désuétude avec le temps. Les frères ont également le droit de brûler de l'encens et de prier sur les autels des autres confessions chrétiennes.
La procession suit cet itinéraire:
Pour les jours de grande solennité dans l'église, la procession est avancée et revêt une forme solennelle. Un Prélat prend part à la procession avec les Frères Mineurs et est reçu solennellement dans la basilique.
Sources: M. Teresa Petrozzi, La Procession quotidienne au Sépulcre, en ....
Marco Adinolfi OFM, La Procession quotidienne au Sépulcre, en ECO de TS 1995-1999
ORDO PROCESSIONIS QUÆ HIEROSOLYMIS IN BASILICA SANCTI SEPULCRI D. N. IESU CHRISTI, A FRATRIBUS MINORIBUS PERAGITUR, Italiano – English – Español, Custodia Terræ Sanctæ [2006].
Stéphane Milovitch OFM, La célébration quotidienne latine de la Mort et de la Résurrection du Seigneur au Saint Sépulcre de Jérusalem – Etude historique et eucologique pour une réforme.
Ouverture et fermeture de la basilique
Horaire d’été (Avril - Septembre) : 05h00-21h00 tous les jours. - Septembre 5h00 - 20h30
Horaire d’hiver (Octobre - Mars) : 04h00 – 19h00 tous les jours.
Heures d'ouverture extraordinaires:
Noël (25/12) 8h00 - 19h00
Fête de la Présentation du Seigneur (2/2) 8h00 - 19h00
Jeudi Saint: la basilique ferme après la célébration, soit à 11h00 (ou 12h00)
Vendredi saint: la basilique ferme brièvement à 7h (ou 8h) et ferme pour le reste de la journée.
Vendredi saint orthodoxe: 8h45 (ou 9h45) - 20h00 (ou 21h00)
Samedi saint orthodoxe: la basilique est fermée jusqu'à la fin de la célébration du feu sacré (15h ou 16h) puis reste ouverte jusqu'au soir du lendemain (dimanche de Pâques orthodoxe)
Messes dominicales
Horaire d’été (Avril - Septembre) : 05h30 - 06h00 - 06h30 (Messe solennelle en latin) et 18h00.
Horaire d’hiver (Octobre - Mars) : 04h30 - 05h00 - 05h30 (Messe solennelle en latin) et 17h00.
Messes de semaine
Horaire d’été (Avril - Septembre) : 05h30 - 06h00 - 06h30 - 07h00 - 07h30 (Messe solennelle en latin), samedi 18h00.
Horaire d’hiver (Octobre - Mars) : 04h30 - 05h00 - 05h30 - 06h00 - 06h30 (Messe solennelle en latin) - 07h15, samedi : 17h00.
Procession quotidienne
Horaire d’été (Avril - Septembre) : 17h00 tous les jours ;
Horaire d’hiver (Octobre - Mars) : 16h00 tous les jours.
Les réservations effectuées pour les prêtres et les groupes catholiques certifiées pour le pèlerinage en Terre Sainte:
Franciscan Pilgrims' Office - FPO
tel: +972 2 6272697
E-mail: fpo@cicts.org
Recevoir des informations
CIC - Christian Information Centre
(l'intérieur de la porte de Jaffa, en face de la Citadelle)
tel: +972 2 6272692 fax: +972 2 6286417
e-mail: cicinfo@cicts.org
Chaque jour, des prêtres sont disponibles pour le Sacrement de la Réconciliation à la Chapelle de Sainte Marie-Madeleine