Les fouilles sur les propriétés franciscaines
Le Frère Benedict Vlaminck fut le premier à étudier le sous-sol de la zone autour de la grotte sacrée. Il publia les résultats de ses découvertes en 1900, dans son ouvrage intitulé « A Report of the Recent Excavations and Explorations conducted at the Sanctuary of Nazareth ». En 1892, il fit la découverte d’une deuxième grotte peinte à fresque appelée par la suite grotte de Conon, située à l’ouest de la grotte vénérée et comprenant les vestiges byzantins de sols en mosaïques. À cette occasion, fut réalisé le premier relief du plan de l’église croisée renfermant les vestiges byzantins.
En 1889 puis entre 1907 et 1909, d’autres fouilles ont été conduites par le père Prosper Viaud dont les résultats furent rapidement publiés en 1910, complétés de belles illustrations dans le volume « Nazareth et ses deux églises de l'Annonciation et de Saint-Joseph ». Les découvertes firent immédiatement écho en raison de la découverte d’une mosaïque représentant la couronne et le monogramme du Christ et de célèbres chapiteaux croisés représentant les histoires des Apôtres ; ces derniers avaient été cachés à l’intérieur d’une grotte au-dessous du parloir du couvent. Nous sommes quasiment certains que ces chapiteaux, qui n’ont jamais été posés sur place, ont été cachés à la fin des Croisades afin d’être protégés des déprédations et destructions musulmanes.
D’autres fouilles ont été réalisées lors de la construction du nouveau couvent franciscain en 1930, mais les journaux reportant les annotations correspondantes ont été perdus lors de la seconde guerre mondiale.
Le projet de construction de la nouvelle Basilique de l’Annonciation, inaugurée en 1969, fut l’occasion d’entreprendre des recherches plus approfondies et plus vastes sur le passé du village et sur les anciens vestiges. Les recherches archéologiques ont été réalisées sous la direction de Bellarmino Bagatti, l’un des pères fondateurs de la tradition archéologique du Studium Biblicum Franciscanum, connaisseur des antiquités du village.
En mars 1955, furent détruites les structures de l’église franciscaine bâtie en 1730 puis agrandie en 1877, de l’ancien couvent et des écoles. La zone qui se trouvait au nord de la Grotte sacrée, finalement débarrassé de toute structure, fut exploré entre avril et juin de la même année, grâce au travail de plus de 120 ouvriers locaux qui en effectuant des creusements quotidiens, sous le regard attentif du père Bagatti et de son collaborateur, le père Gaetano Pierri, nettoyèrent une superficie de 90 x 60 mètres. Ces recherches visaient principalement à obtenir des informations sur le village, sur ses caractéristiques matérielles et sur son évolution au fil du temps.

Les travaux ont permis d’explorer la zone située à l’est, au sud et au nord de la Grotte et mirent en lumière les ruines de l’église croisée, de l’église byzantine et de l’ancien village.
Pour l’église croisée, en plus du mur nord et d’autres structures largement documentées par le passé, les absides et les murs d’enceinte furent entièrement découverts ; fut également découvert le cimetière placé à l’est ainsi que de nombreux éléments de colonnes de granite et des blocs sculptés appartenant à l’ornement du riche sanctuaire.
En ce qui concerne le complexe datant de l’époque byzantine, les éléments suivants firent l’objet de fouilles : l’église (ses absides, les trois nefs et la sacristie), le monastère (avec les restes de sols en mosaïque des espaces placés au sud de l’église et enfin l’espace réservé à l’atrium au sein duquel fut également découverte une citerne d’eau.
Les fouilles du village, dont les ruines peuvent encore se visiter à l’intérieur du site archéologique à côté de la Basilique, permirent de mettre au jour un système de grottes naturelles et artificielles faisant autrefois partie intégrante des habitations. On trouva également de nombreux silos à grains et des citernes à eau dont le vidage a restitué la céramique grâce à laquelle il nous est possible de dater la fréquentation à une période comprise entre l’âge du fer et l’époque moderne. On trouva également une série de tombes qui remonte jusqu’à l’âge du Bronze moyen.
Lors de la construction du nouveau sanctuaire, il fut nécessaire d’adopter de meilleures méthodes de conservation des mosaïques byzantines. Ainsi, ces dernières furent retirées et posées sur une nouvelle base. Par la suite, on profita de l’occasion pour étudier également les zones placées au-dessous des mosaïques. À la grande surprise du père Bagatti et de ses collaborateurs, les fouilles mirent en lumière les ruines de l’un des édifices pré-byzantins les plus anciens présentant de nombreux signes évidents de vénération chrétienne.
Les recherches fournirent globalement trois résultats : l
- a découverte de la partie située le plus au sud de Nazareth, dont faisait partie la maison de la Grotte vénérée, ce qui nous confirme l’existence du village à l’époque de Jésus ;
- une plus grande compréhension des structures et de l’aménagement des espaces des deux églises, celle byzantine et celle croisée ;
- la découverte extraordinaire des vestiges du premier lieu de prière construit sur la Grotte vénérée qui témoigne d’une conservation continue de la mémoire du lieu sacré dédié à Marie dès les premiers siècles de l’ère chrétienne et ce, jusqu’à nos jours.
Le Père Bagatti décrivit ses découvertes dans deux volumes intitulés « Gli scavi di Nazareth » consacrés aux fouilles de Nazareth depuis les origines jusqu’au XIIème siècle et du XIIème siècle jusqu’à nos jours, respectivement transmis pour impression en 1967 et 1984, avant d’être publiés en anglais.
L’édifice pré-byzantin
En 1959, lors de la construction de la nouvelle Basilique, les mosaïques byzantines ont été retirées pour être conservées au mieux avant d’y être replacées à la fin des travaux. Une fois retirées, c’est avec beaucoup de surprise que l’on découvrit sous le sol de l’église et du couvent, plusieurs blocs de pierre avec des enduits recouverts de peintures et de graffitis, ayant appartenu à un lieu de culte plus ancien.
Plus précisément, sous la mosaïque de la nef centrale, à l’endroit même où étaient représentées les petites croix ainsi que le monogramme du Christ, a été mise au jour une cuve creusée dans la roche, de forme carrée, dont les côtés mesuraient deux mètres pour une profondeur d’1,60 mètres, avec des marches d’escalier le long du flanc sud. La cuve présente au fond, au niveau de l’angle nord-est, un puits circulaire avec un affaissement ultérieur près de l’angle. Sur l’enduit des murs, on aperçoit des restes d’incisions réalisées lorsque le mortier était encore frais et interprétées par le père Testa comme des représentations d’échelles (on fait ici allusion à « l’Échelle Sainte »), de croix et bateaux.
La cuve a été fermée et bouchée par plusieurs morceaux de pierre, de céramique datant de la fin du IVème siècle et, sur la couche supérieure, par de nombreux fragments d’enduit blanc et coloré dont on peut encore voir des restes d’inscriptions graffitées en syriaque. La forme de cette cuve ressemble à celle de la crypte de Saint Joseph qui n’est cependant pas recouverte de mosaïques. Le père Bagatti, qui pensa tout d’abord à une cuve pour le vin, affirma ensuite qu’elle aurait pu servir à la pratique du culte. La ressemblance avec la cuve de Saint Joseph le porte à croire qu’il aurait pu s’agir d’un font baptismal pour l’initiation judéo-chrétienne. Notons que cette interprétation ne fait pas l’unanimité. En effet, pour la chercheuse Taylor, les cuves de Saint Joseph et de l’Annonciation auraient été utilisées pour les activités agricoles du village, pour collecter le jus issu du pressurage du vin.
De même, sous la nef sud et au niveau de la zone du couvent, ont été retrouvés plusieurs débris de construction utilisés pour surélever le niveau du sol : des morceaux d’enduits peints et graffités, de la céramique, des pièces de monnaie illisibles, des fragments de tuiles de toits et des fragments de plaques de marbre utilisées pour le revêtement des murs ou des sols. Une soixante-dizaine d’importants morceaux architectoniques, même enduits, ont été récupérés : ces derniers devaient probablement appartenir à un édifice de culte détruit : des chapiteaux, des tronçons et des bases de nombreuses colonnes construites avec la pierre locale appelée « nari », des blocs à partir desquels prenaient naissance les arcs de la nef (impostes à arc-doubleau), de nombreux cadres travaillés, des montants de portes et des pierres de forme carrée.
Les vestiges de l’ancien village
Les fouilles réalisées à partir de 1955 par le père Bellarmino Bagatti ont mis au jour une partie de la zone occupée par l’ancien village, aujourd’hui intégré à la ville moderne de Nazareth. A été plus particulièrement étudié l’espace occupé jusqu’en 1930 par le couvent franciscain construit à son tour au-dessus du palais épiscopal datant de l’époque des Croisés.
Le village descendait le long de la pente collinaire, à l’endroit qui sépare aujourd’hui les deux sanctuaires franciscains de Saint Joseph au nord et de l’Annonciation au sud. Le village était entouré au sud par une espèce d’amphithéâtre naturel formé par des collines atteignant les cinq cent mètres d’altitude, tandis qu’il été délimité à l’est et à l’ouest par des vallées descendant en direction de la plaine d’Esdrelon. Sur le versant est, le flanc escarpé de la colline descendait à pic : la vallée orientale peut s’apercevoir encore de nos jours depuis la rue Paul-VI, qui relie la partie basse de la ville à la partie moderne : Nazaret Illit. La modernisation de la ville a cependant envahi la vallée occidentale, supposée se terminer dans l’actuel suk, qui abritait autrefois une source d’eau.
Les frontières nord, sud et ouest du village ont été identifiées à la suite de découverte de tombes datant du Bronze moyen à l’époque byzantine. La présence abondante de sources d’eau naturelles favorisant la vie du village est attestée par la « source de Marie » située au nord du village évangélique, jaillissant aujourd’hui depuis la roche située au niveau de l’église grecque de Saint-Gabriel et appelée par la communauté locale « Ain Sitti Maryam ».
Les fouilles conduites par le père Bellarmino Bagatti ont permis de mettre en évidence les ruines d’un village agricole habité à partir du Second âge du Fer (900-600 av. J-C), et s’étant progressivement développé autour de simples habitations qui exploitaient les grottes souterraines, creusées dans la roche calcaire tendre. Ces dernières faisaient partie intégrante des maisons et étaient utilisées pour les travaux domestiques ou pouvait servir d’abri pour les animaux. Quant aux habitations à proprement parler, réalisées en maçonnerie, celles-ci étaient situées au-dessus ou à côté des grottes.
En raison des nombreux édifices s’étant élevés peu à peu dans la zone, il reste peu de traces des toutes premières maisons et lorsque le père Bagatti se mit à étudier le sol, il décida de creuser immédiatement dans la roche naturelle. La collecte des informations archéologiques a cependant été souvent limitée aux restes trouvés dans la roche.
La vocation agricole du village transparaît essentiellement par la présence de nombreux silos, des cavités en forme de poire, creusées dans de la roche calcaire tendre. Les silos devaient probablement servir à conserver les grains récoltés et pouvaient atteindre jusqu’à deux mètres de profondeur. Ils étaient ingénieusement placés les uns sur les autres, formant plusieurs niveaux, et reliés par des tunnels facilitant ainsi le stockage des marchandises et l’aération des grains.
Avec les silos, on découvrit également les citernes destinées à collecter les eaux de pluie. Des pressoirs pour l’huile et le raisin accolés à des chambres de conservation de l’huile et à des celliers, faisaient partie d’un complexe de production dont on retrouva également les meules en pierre.
L’étude de la relation entre les silos et la disposition des citernes d’eau ont permis d’établir les limites hypothétiques des différentes propriétés : ces dernières devaient disposer d’une autosuffisance en eau. Le père Eugenio Alliata a pu identifier au moins quatre zones distinctes, comprenant des grottes et des silos reliés dont on suppose qu’ils appartenaient à quatre foyers différents.
La grotte vénérée, située sur le versant sud du bourg, semble appartenir à l’un de ces complexes qui, à un moment donné, vit se créer une zone de production dotée d’un broyeur dont ont été conservés un pressoir avec un bac de récupération du jus issu du pressurage ainsi que des celliers et des chambres de conservation de l’huile.
Comme cela a déjà était mentionné précédemment, les grottes creusées dans la roche, comme celle de l’Annonciation, se trouvaient au-dessous des maisons. Elles consistaient en une ou plusieurs pièces en maçonnerie et probablement composées d’étages supérieurs. Les grottes servaient d’entrepôts dans lesquels on déversait les marchandises à l’intérieur des silos ou pouvaient servir d’abris pour les animaux ; notons qu’elles pouvaient également être utilisées pour les travaux domestiques et pour accueillir de petits fours.
Le site archéologique placé à côté de la Basilique offre un parfait exemple d’habitation semi-rocheuse. On peut y observer une grotte dotée d’une petite chambre à l’avant dont est encore visible la première rangée de pierres. En creusant le sous-sol du parloir du Couvent, le père Viaud découvrit les cinq magnifiques chapiteaux croisés désormais exposés au musée. La grotte abrite encore un four creusé dans l’arête nord-ouest ; il est également possible d’observer au sol certaines cavités de silos. Des poignées creusées dans la roche ainsi qu’une mangeoire nous indiquent que la grotte ait pu servir d’abri pour les animaux, au moins pendant un certain temps.
L’histoire de l’occupation humaine de Nazareth est résumée par certains groupes de typologies céramiques exposées au musée et recouvrant une période courant du IIème millénaire av. J-C jusqu’à 1500 ap. J-C.
Les vases datant du Premier et Deuxième âge du Bronze moyen (2000-1550 av. J-C) et du Bronze tardif (1550-1200 av. J-C.) proviennent des tombes découvertes à l’extérieur de la façade sud de la basilique croisée. Les vases datant du Premier âge du Fer (1200-1000 av. J-C.) appartenaient à une tombe retrouvée sur les pentes de la montagne dans le quartier ouest du centre habité (maison Mansour). Le Deuxième âge du Fer (1000-586 av. J-C) est représenté par une jarre à col étroit avec une double poignée et entonnoir, trouvée dans un silo à l’est de la basilique. Les lampes à huile et les casseroles datant de la période romaine proviennent de la collection d’objets funéraires de la tombe appelée « tombe de Laham » et découverte au sud du sanctuaire en 1923 sur la propriété de Wasif Laham, une tombe formée par une pièce sépulcrale dotée de 13 niches mortuaires ou « kokhim ». Les plats vitrifiés sont à dater entre la période médiévale et le XVIème siècle et proviennent de différentes zones témoignant ainsi de la prospérité économique de la ville.
De récentes fouilles archéologiques (2009) réalisées à l’intérieur de la propriété abritant le « Centre International Marie de Nazareth », qui se trouve légèrement plus au nord de l’immense propriété franciscaine, ont mis au jour une modeste habitation datant de l’époque d’Hérode et assimilable à celles retrouvées à l’occasion des fouilles franciscaines. Cet édifice était constitué de deux pièces et d’une cour, dans lesquels étaient creusés un puits ainsi qu’une citerne pour la collecte de l’eau.
L'église byzantine
D’après la tradition fournie par Épiphane (« Panarion » XXX.II.10), ce fut le Conte Joseph de Tibériade, un Juif converti à l’époque de Constantin, qui demanda à construire la première église chrétienne dans le village de Nazareth au cours de la première moitié du IVème siècle. Nous ne disposons d’aucun témoignage certain sur la réussite effective de son projet de construction, mais cette hypothèse est considérée comme valable. Vers 383, la pèlerine Égérie vit « une grande et magnifique grotte » au sein de laquelle la Vierge Marie aurait vécu, abritant à l’intérieur un autel ainsi qu’un jardin dans lequel Jésus s’amusait après le retour d’Égypte.
Les témoignages des premiers siècles tendent à ne pas évoquer les lieux de culte n’appartenant pas à leur tradition, c’est le cas de Saint Jérôme et Épiphane. Dans le cas de Nazareth, on suppose qu’il existait depuis toujours un lieu de prière à l’intérieur de la maison de Marie mais que celui-ci n’est jamais mentionné par les Gentils, en ce qu’il était conservé par la communauté judéo-chrétienne. En effet, lorsque Jérôme décrivit son pèlerinage effectué en compagnie de Paule et d’Eustochium, celui-ci ne mentionne pas les églises de Nazareth, il cite seulement le village. On en déduit donc que Nazareth constitua un lieu de pèlerinage dès les premiers siècles.
Il faudra attendre l’an 570 pour que l’église soit mentionnée pour la première fois par l’Anonyme de Plaisance (« Itinerarium », V). Celui-ci parle du village, mais également de la « maison de Marie » transformée en église ainsi que de la synagogue dont les célébrations étaient officiées par des Juifs.
À partir de l’époque qui suivit et jusqu’à la conquête des Arabes en 638, il reste la description du pèlerin Arculfe, qui raconta à l’abbé Adomnan avoir vu à Nazareth deux églises particulièrement grandes : « l’une constituant la demeure où fut nourri notre Sauveur », l’autre « connue pour avoir été construite sur la maison où l’Ange Gabriel apparut à Marie ».
Une seule de ces deux églises a été conservée : il s’agit de l’église de l’Annonciation, comme nous l’indique le témoignage de Guillaume en 724-26 mentionnant uniquement celle de l’Annonciation, désormais à la merci des musulmans.
Le dernier témoignage pré-croisé date de 943 et nous est donné par l’historien arabe al Mas’udi : il aurait visité Nazareth et découvert « une église particulièrement vénérée par les chrétiens et abritant des sarcophages de pierre contenant les os de morts desquels suintait un onguent ressemblant à du sirop et que les chrétiens s’étalait sur le corps par dévotion ». Il s’agit probablement de sépulcres placés dans l’église et particulièrement vénérés par les fidèles.
De nombreuses grottes, creusées dans la colline rocheuse qui descendait du nord vers le sud, étaient utilisées à des fins d’habitation ou de production. Seules deux d’entre elles parvinrent à être intégrées au Sanctuaire : une plus large, vénérée pour l’Annonciation et une plus petite et irrégulière connue pour être la grotte de Conon. Les grottes firent l’objet de nombreuses transformations, et plus particulièrement au Moyen-âge, période qui vit s’agrandir la grotte de l’Annonciation et partiellement démolie et enterrée la grotte de Conon. Mais il est fort probable que la forme de ces dernières ait déjà été modifiée lorsqu’elles furent insérées pour la première fois à l’intérieur du lieu vénéré.
La grotte de l’Annonciation se présente aujourd’hui comme un espace irrégulier mesurant 5,50 mètres du nord au sud et 6,14 de l’ouest à l’est, avec une petite abside dans le mur est. À l’époque byzantine, le flanc nord présentait plusieurs couches de fragments d’enduit recouvrant certainement tout le rocher resté intact de la grotte. Notons un aspect intéressant sur la deuxième couche : la présence de restes de graffitis avec des inscriptions.
La deuxième grotte appelée « grotte de Conon » devait constituer autrefois un lieu de mémoire comprenant un autel surélevé. Elle fut enterrée au Moyen-âge. Le mur présente six couches d’enduit superposées les unes sur les autres. On peut observer encore aujourd’hui l’enduit le plus ancien, celui représentant une bande avec des plantes en fleurs et une couronne ainsi qu’une peinture avec des écritures en grec. Les pères Bagatti et Testa s’accordent pour affirmer que l’inscription peinte mentionne Valérie une « servante du Seigneur », qui fit faire « une mémoire pour la lumière » en faisant recouvrir les parois de la grotte d’une représentation d’un Paradis en fleur, en mémoire d’un martyr, probablement Conon de Nazareth. Sur l’enduit, ont également été graffités une série de noms et d’invocations au Christ ; une pièce de monnaie nous permet de dater l’enduit primitif à la deuxième moitié du IVème siècle.
Nazareth à l’époque des Croisés
Après la conquête de Jérusalem par les Croisés (1099), Tancrède de Hauteville fut nommé pour gouverner la Principauté de Galilée et choisit Tibériade comme capitale. La Principauté resta toujours l’un des fiefs du Royaume de Jérusalem, gouvernée par des familles originaires du nord de la France et, plus particulièrement à partir de 1120, par la dynastie des Bures de l’Île-de-France.
En 1109-1110, Nazareth possédait déjà un évêque latin du nom de Bernard, à la tête d’un chapitre de chanoines réguliers assurant le service liturgique et l’accueil des pèlerins. Sous l’évêque Guillaume (1125-1129), successeur de Bernard, Nazareth devint archidiocèse métropolitain exerçant une juridiction sur toute la Galilée et dotée de deux sièges suffragants dirigés par l’abbé du mont Tabor et l’évêque de Tibériade.
La Grotte de l’Annonciation fut intégrée à l’intérieur d’une nouvelle construction solennelle et devint à nouveau le lieu de nombreux pèlerinages. Le premier témoignage rendant compte de la basilique croisée remonte à 1106-1107 et nous est apporté par le pèlerin russe Daniel, qui raconte avoir vu s’élever, au centre du village, une église à la grandeur et à la puissance remarquables, abritant à l’intérieur la Grotte au sein de laquelle l’Ange apparut à Marie pour l’Annonciation.
D’après ce témoignage, les travaux de construction de la basilique imposante commencèrent très tôt, probablement grâce à de généreuses donations dont Tancrède fit part à l’église de Nazareth. La basilique, dont les messes étaient officiées par des chanoines réguliers, se trouvait à côté du palais épiscopal et comprenait un hospice pour l’accueil des pèlerins ainsi qu’une riche bibliothèque. Par ailleurs, l’archevêché avait à son service six cavaliers et environ cent cinquante mille sergents. L’archidiocèse devint particulièrement riche avec des propriétés des pays d’Orient jusqu’au sud de l’Italie, pays qui comptait en 1172 seize églises dépendantes de Nazareth.
Il est certain que la cathédrale de Nazareth, de par ses formes élégantes, comme en témoignent les vestiges archéologiques, reflétait l’aisance et le prestige de l’archevêché. Outre la Basilique de l’Annonciation, les Croisés érigèrent au moins deux autres églises, l’une dédiée à saint Joseph et l’autre à saint Gabriel. Cette dernière abritait le puits dans lequel Marie, selon le Prologue de l’Évangile selon Saint Jean, rencontra l’Ange avant de recevoir l’Annonce à l’intérieur de la maison.
Bien qu’il soit impossible d’évaluer l’envergure des dommages subis par la petite ville lors du terrible tremblement de terre qui, le 29 juin 1170, affecta profondément la Syrie et la ville de Tyr, il ne fait aucun doute que Nazareth ait été victime de saccages musulmans après le tremblement de terre. Les nazaréens et les religieux furent capturés et mis en prison. Au mois de décembre de la même année, le pape Alexandre III, convaincu par Léthard, l’archevêché de Nazareth, écrivit aux chrétiens français pour leur demander de venir en aide à la petite ville. Le père Bagatti, qui dirigea les fouilles de Nazareth, affirma que l’église fut également endommagée par le tremblement de terre. D’après l’archéologue, le séisme marqua une rupture entre la période de construction et la période de décoration de l’édifice réalisable grâce à la contribution de la France. On suppose une relation particulièrement étroite entre Nazareth et la France, en ce que le style architectonique et sculptural adopté pour la décoration de la cathédrale est similaire au style français du XIIème siècle, que l’on retrouve notamment en île-de-France, en Bourgogne, dans le Viennois et en Provence.
Le pèlerin grec Jean Phocas, qui s’était rendu en Terre Sainte en 1177 (ou 1185) décrivit une grotte de l’Annonciation différente de celle construite au début du siècle et magnifiquement décorée. Les indices trouvés laissent entendre que la construction ainsi qu’une partie de l’ornement de la cathédrale furent terminés à la fin du siècle et avant les attaques des Sarrasins. En 1183, les habitants furent attaqués pour la première fois par les Sarrasins qui s’établirent sur les hauteurs environnantes contraignant le village tout entier à se réfugier à l’intérieur de l’église pourvue de murs imposants.
L’église servit d’abri et de forteresse y compris après la défaite des Cornes de Hattin, en juillet 1187, lorsque la ville fut prise d’assaut par l’Émir de Saladin, Muzafar al-Din Kukburi. Cet état d’assiègement conduisit à la conquête de Nazareth, à l’extermination des citoyens ainsi qu’à la profanation de l’édifice sacré, qui parvint toutefois à résister et ne fut pas détruit.
Pendant environ quarante ans, la ville ainsi que son archidiocèse restèrent sous domination musulmane ; ce n’est qu’à l’occasion d’une série de trêves et de concessions que les religieux purent recommencer à officier dans la basilique et à accueillir les pèlerins.
Nazareth et la route qui la reliait à Acre passèrent à nouveau complètement sous l’autorité des chrétiens en janvier 1229, grâce à l’accord conclu entre Frédéric II et le sultan al-Malik al Kamil ; les Francs confirmèrent à nouveau leur contrôle sur la ville en 1241, mais il semblerait que l’archevêché n’y soit revenu qu’en 1250.
La dernière donation faite à la cathédrale et consistant en de nombreux mobiliers, ornements et parements sacerdotaux, fut complétée par le Roi de France Louis IX, qui effectua un pèlerinage à Nazareth en mars 1251.
Enfin, en avril 1263, la petite ville fut prise d’assaut par l’un des émirs du sultan Baybars : le village fut pillé et l’imposante basilique croisée détruite à tout jamais. La Grotte de l’Annonciation, qui n’a pas été concernée par de telles destructions, constitua jusqu’en 1730 le seul lieu encore accessible aux Chrétiens de la ville ainsi qu’aux pèlerins, lesquels étaient cependant obligés de verser une taxe aux gardiens musulmans.
L'église franciscaine du dix-huitième siècle

Au cours du XVIIIème siècle, les communautés chrétiennes de Nazareth vécurent une période de grande sérénité. En effet, en 1730, le Pacha autorisa la construction d’une nouvelle église sur la Grotte sacrée, à réaliser dans un délai de six mois, la durée de son pèlerinage à la Mecque. Le 15 octobre 1730, le Custode Pierre de Luri consacra la nouvelle église qui put finalement accueillir la communauté locale Latine qui ne cessait de s’agrandir. En effet, le jour de l’inauguration, plus de cent catholiques reçurent le sacrement de la confirmation.
L’augmentation du nombre de chrétiens poussa la Custodie à ordonner en 1877 l’agrandissement de l’église favorisé par le soutien du père Cyprien de Trévise, commissaire de Terre Sainte.
L’édifice présentait une orientation nord-sud et la grotte de l’Annonciation, précédée par une petite antichambre, était insérée dans la crypte sous le presbyterium. Les comptes-rendus contemporains de Terre Sainte décrivent l’église comme l’un des plus beaux biens que possédait l’Église Latine en Orient. En 1742, le père Elzear Horn réalisa plusieurs plans qui nous confirment que la Grotte se trouvait sous le presbyterium et était accessible par un grand escalier.
L’antichambre menant à la Grotte abritait la Chapelle de l’Ange dotée de voûtes d’arêtes surélevées par les quatre colonnes en granit, visibles encore de nos jours. Sur le côté gauche de l’antichambre, on pouvait trouver l’autel dédié à Saint Gabriel. Au fond de la grotte, se tenait l’autel en bois, richement décoré d’un tableau représentant l’Annonciation ; au-dessous de l’autel, se trouvait l’emplacement exact où se produisit l’Incarnation, indiquée par l’inscription en argent : « Verbo Caro hic factum est ». Toutes les représentations datant du dix-huitième siècle font figurer la colonne brisée et celle encore intègre qui marquent depuis plusieurs siècles l’endroit où se trouvaient l’Ange Gabriel et la Vierge Marie lors de l’Annonciation. Cet espace était relié à la grotte et au couvent franciscain par une ancienne galerie appelée la « Cuisine de Marie ».
L’église supérieure possédait deux autels placés le long des flancs : l’un était dédié à Saint François tandis que l’autre était dédié à Saint Antoine de Padoue. On pouvait également observer deux autels placés à l’intérieur de la zone absidale et dédiés à Saint Joseph, l’époux de Marie et à Sainte Anne, la mère de la Vierge.
Le nouveau sanctuaire
Dès la fin de la première guerre mondiale, la Custodie fit part au pape Pie IX de son intention de construire, sur le lieu de l’Annonciation, un sanctuaire plus digne. Quelques années plus tard, en 1954, l’occasion idéale se présenta : le premier centenaire de la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception. Afin de célébrer cet événement, le Custode Giacinto Faccio décida d’entreprendre les travaux pour lesquels il fut nécessaire de démolir toutes les structures du dix-huitième siècle et de réaliser les fouilles archéologiques des restes antiques.
Le célèbre architecte Antonio Barluzzi, qui avait déjà réalisé d’importants sanctuaires pour la Custodie, et notamment ceux du Gethsémani, du Tabor ainsi que le Dominus Flevit, fut le premier à être contacté pour la conception d’une telle structure. La revue de Terre Sainte publia en 1954 un article accompagné de ses plans. Le projet prévoyait l’édification d’une grande église à plan centré, recouverte d’une coupole et flanquée de quatre clochers ; tout comme la Basilique du Saint-Sépulcre, celle-ci fut conçue avec la Grotte vénérée au centre.
La redécouverte de l’ancien village et des restes archéologiques des nombreux lieux de culte édifiés au fil des siècles, témoignait d’une vénération mariale continue longue de plusieurs siècles. C’est pour cette raison qu’elle devint un élément indispensable dans la conception du nouveau sanctuaire. Ce point de vue fut également partagé par le Saint-Siège qui exhorta la préservation des restes du village antique et des églises. Cette sollicitation conduisit la Custodie à promouvoir un nouveau projet confié cette fois-ci à l’architecte italien Giovanni Muzio, à l’initiative du père Alfredo Polidori qui prit en considération l’expérience de Muzio dans la conception d’édifices religieux réalisés plus particulièrement pour les Frères Mineurs pour lesquels il avait édifié à Rome l’église de Santa Maria Mediatrice et la dépendance, la Curie Généralice.
Ce projet devait répondre à plusieurs exigences : construire un nouveau sanctuaire marial capable d’accueillir des millions de pèlerins venant du monde entier ; accorder une grande visibilité aux restes croisés, byzantins et pré-byzantins témoignant de la longue vénération du lieu ; remédier aux problèmes de topographie dus à l’importante pente du col ; concevoir un lieu pratique et facilement gérable y compris par un petit nombre de religieux et pouvant également accueillir les activités de la paroisse de Nazareth. L’architecte devint tellement passionné par le projet qu’il refusa toute compensation financière.
Il conçut une église s’élevant sur les murs croisés et divisée en deux niveaux de sorte à ce que dans la partie inférieure, les pèlerins puissent s’arrêter pour prier devant la grotte de l’Incarnation de la Parole, dans un environnement simple mais particulièrement chargé en émotions. En revanche, l’église supérieure devait permettre de célébrer la glorification de Marie au fil des siècles et sur tous les continents. Pour se faire, on décida d’orner les murs de nombreuses manifestations mariales réalisées dans plusieurs régions du monde.
Muzio pensa également à un grand oculus central s’ouvrant au-dessus de la Grotte de sorte à ce que les deux églises puissent former un ensemble unique, couronnées par une coupole polygonale reprenant la forme de la corolle d’une fleur renversée et se terminant par un lanterneau indiquant de loin, tel une étoile, le Lieu Saint.
Une fois approuvés par le Saint-Siège, les travaux commencèrent et se poursuivirent sans relâche. La Custodie fut à même de supporter les coûts faramineux grâce à la générosité de nombreux donateurs qui, grâce à la revue « La Terre Sainte » et à la précieuse aide des Commissaires en Terre Sainte, étaient toujours tenus au fait de l’avancement des travaux.
Les travaux pour l’aménagement du lieu commencèrent en 1959 et l’accord avec l’entreprise assignataire fut signé en septembre 1960. Quatre ans plus tard, le Pape Paul VI, lors de son pèlerinage en Terre Sainte, se rendit au nouveau sanctuaire qui était alors en cours de construction.
Après huit ans de travail, le sanctuaire fut finalement consacré le dimanche 23 mars 1969, en la présence du Cardinal Gabriel-Marie Garrone (à l’époque préfet de la Sainte Congrégation pour l’Éducation Catholique), du Patriarche Latin de Jérusalem S.B. Monseigneur Gori, du Ministre Général de l’Ordre Franciscain, du père Constantin Koser, Custode de Terre Sainte, du Révérendissime P. Alfonso Calabrese. Les custodes qui se succédèrent lors de la planification et de la réalisation des ouvrages furent les pères Giacinto Faccio, Angelo Lazzeri, Alfredo Polidori, Lino Cappiello et Alfonso Calabrese.
Les franciscains à Nazareth
Boniface de Ragusa, qui fut Custode de Terre Sainte à deux reprises, écrivit en 1567 qu’environ vingt ans auparavant, les frères se trouvaient à Nazareth où ils assuraient la conservation de l’église de l’Annonciation et qui, à un moment donné, en raison du chaos créé au sein du pays, durent se réfugier à Jérusalem laissant les clés de l’édifice à un chrétien local qui « jusqu’à présent conserve la maison, ouvre et ferme l’église et allume deux lampes à huile que lui donne le père Custode ».
Par un firman (décret émis par le sultan) obtenu grâce à l’intervention du père supérieur de Terre Sainte, les franciscains furent autorisés, le 15 juin 1546, à restaurer leur église de Nazareth. Il s’agissait bien évidemment de l’église de l’Annonciation construite par les Croisés puis détruite : notons que la grotte continuait à être vénérée au milieu des décombres. Mais la restauration de l’église ne put se produire en raison des attaques continuelles perpétrées contre les chrétiens poussant ainsi les frères à s’éloigner du lieu.
La présence des franciscains à Nazareth devint officielle en 1620. Au cours de cette année, le Custode Thomas Obicini de Novare obtint de l’Émir druze de Sidon, Fakhr al-Din II, la propriété de la grotte vénérée. Une fois la grotte passée entre les mains des franciscains, le père Jacques de Vendôme, un frère français, courageux et dynamique, resta sur le lieu pour assurer la garde, accompagné de deux autres confrères qui le rejoignirent à Jérusalem. Il construisit quelques cellules provisoires sur les ruines croisées ainsi qu’un petit espace contigu à la grotte, utilisé pour la célébration des messes.
À partir de 1635, avec la mort de l’émir, les frères perdirent la protection dont ils bénéficiaient et les chrétiens de Nazareth furent les cibles d’attaques turques pendant les deux cent ans qui suivirent : la Grotte fut saccagée à plusieurs reprises, dépouillée de ses meubles et endommagée ; les frères furent agressés, incarcérés voire même tués.
Au XVIIème et XVIIIème siècle, les religieux furent plusieurs fois contraints d’abandonner le couvent de Nazareth et de se retirer à l’hospice franciscain d’Acre ou à Jérusalem. Plus particulièrement, au cours du XVIIème siècle, les vols et les saccages ordonnés par le gouverneur de Safed conduisirent plusieurs fois les frères à demander à la Cour Impériale d’Istanbul que justice soit faite, tant pour récupérer leurs biens extorqués que pour exiger un retour de la légalité dans le pays. En dépit de cette situation, grâce à leur ténacité, ils ouvrirent la première école paroissiale en 1645 et accueillirent les pèlerins dans l’hospice construit dans les cellules simples du petit couvent. Bien que les pèlerinages (processions liées aux fêtes religieuses) furent entravés, ces derniers partirent effectivement de Nazareth pour rejoindre des lieux avoisinants rappelant des passages de l’Évangile tels que Cana et Tibériade.
En 1697, en raison des difficultés continues, les franciscains mirent au point une solution pour affronter au mieux l’instabilité continue. C’est ainsi qu’ils « louèrent » le village de Nazareth et par la suite trois autres villages voisins (Yaffia, Mugeidel et Kneifes). Pour conserver ce statut, les frères étaient obligés de verser une redevance. Cette tradition se perpétua jusqu’en 1770, date à laquelle les frères se résignèrent en raison de la lourde taxation. Concrètement, le père gardien de Nazareth remplissait la fonction de fonctionnaire civil et judiciaire, percevant des taxes qu’il reversait ensuite au Pacha de Saïda ainsi qu’au gouverneur d’Acre. Cette position pourrait être assimilée à celle d’Émir, autrement dit à celle de Seigneur du lieu.
Au cours du dix-neuvième siècle, l’empire Ottoman fut caractérisé par l’émergence de poussées nationalistes internes animant le monde arabe. S’ensuivit une politique plus libérale et réformatrice grâce à l’arrivée au pouvoir du sultan Abdülmecit Ier, qui mit en œuvre une plus grande ouverture y compris à l’égard de la variété d’expressions religieuses. Par exemple, en 1867, les frères furent autorisés à ouvrir, à Nazareth, un établissement de noviciat pour la formation des jeunes franciscains, lequel fut fermé en 1940. Ce siècle fut marqué par une croissance pour tous : les Latins qui, en 1848 comptaient 600 fidèles, en comptaient 1200 à la fin du siècle, à savoir le double. De même, les activités sociales et paroissiales prirent une plus grande envergure : c’est en 1842 que fut créée la première école pour femmes, s’ajoutant aux autres écoles que la Custodie inaugurait également à Jérusalem et Bethléem. En 1837, a été construit un hospice pour pèlerins, détruit à cause d’un tremblement de terre et d’une inondation. L’actuelle Casa Nova, construite face à la basilique, date de 1896 : en plus d’accueillir des figures importantes telles que Napoléon Bonaparte, la Casa Nova reçut également de nombreux réfugiés palestiniens fuyant la guerre arabo-israélienne en 1948.
Aujourd’hui, les franciscains possèdent à Nazareth une communauté paroissiale qui regroupe 500 fidèles rassemblés autour du Sanctuaire de l’Annonciation. L’école franciscaine Terra Santa occupe un immense bâtiment qui communique avec le couvent et compte environ 800 étudiants chrétiens et musulmans, favorisant ainsi l’intégration religieuse. D’autres activités sociales ont été mises en place pour aider les personnes âgées de la maison de retraite et les personnes handicapées qui bénéficient d’un centre spécifique. Par ailleurs, la Custodie a construit des maisons pour venir en aide aux personnes qui en ont le plus besoin.