Jean le Précurseur | Custodia Terrae Sanctae

Jean le Précurseur

2012/06/25 Archéologie, de la Culture et les autres religions

A 8 km de Jérusalem, dans le petit village d’Ein Karem, se trouve encore aujourd’hui un sanctuaire qui conserve tout l’air austère d’une forteresse croisée.

Une longue tradition amène les pèlerins dans cette localité discrète et cachée, proche de l’église de la Visitation. A peine entrés, on se trouve devant les inscriptions du Benedictus, la louange à Dieu qui annonce la venue du Christ.

“Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut, car tu marcheras devant le Seigneur pour lui préparer les voies“.

Zacharie a prophétisé ainsi quand il a vu son fils Jean, à 8 jours de sa naissance, le jour de sa circoncision. L’Esprit Saint lui a suggéré en cette occasion les paroles prononcées dans la liturgie encore aujourd’hui, pour indiquer la grande mission que Dieu devait confier au Baptiste, annonce “la visite du Soleil qui vient d’en haut“ et précéder le Messie.

La naissance de Jean-Baptiste est célébrée par l’Eglise universelle le 24 juin, lorsque tous les fidèles en la mémoire de ce qui a eu lieu dans cette petite église franciscaine, qui conserve, à gauche de l’autel principal, une petite grotte. Selon une tradition chrétienne pluriséculaire, c’est dans cet endroit qu’aurait vécu Zacharie avec sa femme Elisabeth. Et précisément ici, sous l’autel de la grotte, serait né Jean le Précurseur.

Le passage des siècles nous a remis un sanctuaire qui n’a jamais été détruit. Les fouilles montrent les restes de chapelles pavées de mosaïque qui remontent à l’époque byzantine, signe d’une longue tradition culturelle et chrétienne. Les musulmans, après l’époque croisée, transformèrent le lieu en un caravansérail, ce qui occasionna une interruption du culte pendant 4 siècles. Après cette longue parenthèse, en 1621, c’est celui qui était alors Custode de Terre Sainte, Tommaso Obicini de Novare, qui récupéra l’église.

Le père Obicini lança tout de suite la restauration du lieu et en 1675, après 50 ans, le culte reprit peu à peu. Le bâtiment actuel remonte à 1939, d’après un projet de l’architecte Barluzzi. Trois nefs, divisé par des piliers et recouvert de pierres de faïence. Sur les murs, des tableaux et des icônes de grande valeur artistique embellissent la basilique du Baptiste.

Toute la vie de Jean est représentée dans l’iconographie classique qui orne l’intérieur : le dernier prophète avec le bâton à la main, où il est écrit : “Voici l’agneau de Dieu“. Cela a été la mission de toute sa vie, jusqu’à la mort. Annoncer l’arrivée de cet homme plus grand à qui, selon ses propres paroles, il n’aurait pu défaire la courroie des sandales.