Les anciennes villas de Bethléem | Custodia Terrae Sanctae

Les anciennes villas de Bethléem

2012/07/20

Les anciennes villas de Bethléem

La musique d’un piano remplit les pièces de cette villa de Bethléem, qui d’ordinaire sont vides aujourd’hui. Avec quelques autres meubles, c’est tout ce qui reste de la vie de la famille chrétienne des AL Ghazzawi de Bethléem, avant qu’elle n’émigre sur le continent américain dans les années 30.

Bethléem est pleine de joyaux comme celui-ci, de villas qui unissent le style ottoman avec le goût européen, construites par de riches familles au début du XXe siècle. Un grand nombre de ces demeures, dont certaines se trouvent à quelques mètres seulement de la Basilique de la Nativité, furent abandonnées par leurs propriétaires dans les années 30 à cause de la crise économique, qui causa la grande émigration des chrétiens de Bethléem.

Aujourd’hui, un projet mené par le Centre pour la Conservation de l’héritage culturel, avec des fonds de l’Union européenne, s’est fixé l’objectif de dresser un inventaire et un plan de gestion pour les villas et maisons du centre historique de Bethléem.

Ghadeer Najjar est l’un des architectes qui, questionnaire en main, répertorie les bâtiments de Bethléem, maison par maison.

GHAADER NAJJAR
Architecte

"Nous sommes en train de faire un inventaire de tous les édifices anciens du centre historique de Bethléem pour en savoir davantage à leur sujet, pour avoir un registre et un plan de gestion pour la Vieille Ville de Bethléem“.

L'idée est de donner des règles aux propriétaires actuels des demeures historiques et d’empêcher qu’elles soient démolies ou agrandies sans prendre soin des principes de l’harmonie architecturale. Jusqu’à aujourd’hui, malheureusement, en l’absence d’une législation appropriée, les propriétaires ont sauvagement modifié ces maisons historiques.

Une fois l’inventaire terminé, en 2013, le témoin passera à la mairie de Bethléem ; c’est l’administration locale qui aura la tâche de s’assurer que les propriétaires respectent les règles – et ce à travers l’organisation par exemple d’”awarness days”, de rencontres avec la population locale, au cours desquelles sera expliquée la valeur des édifices historiques et l’importance de leur conservation.

Pour les plus belles villas, le projet va plus loin et entend promouvoir la restauration à travers le financement de fondations et de sociétés intéressées.

ZIAD AL SAYEH
Mairie de Bethléem

"Avec ce service, nous réussirons peut-être à offrir des maisons abandonnées à offrir à des personnes ou à des bureaux, ou quelque chose dans le genre. Ainsi, elles maintiendront leur valeur historique, mais aussi architecturale. Là où des personnes vivent encore, nous voudrions leur faire comprendre qu’en utilisant ces maisons, ils doivent entretenir ce qu’ils ont, car à l’avenir cette maison pourrait valoir énormément d’argent, de culture“.